Page:Annuaire encyclopédique, IX.djvu/242

Cette page n’a pas encore été corrigée

(47S)

CONFÉ

(476)-

positions d’Hôbbart-Pacha. Le 7 janvier 1869, l’interrogatoire était achevé ; mais l’amiral turc croisait toujours devant Syra, et il aurait suffi d ?un accident quelconque pour provoquer des hostilités. Des circonstances de nature ià irriter el la population grecque et les Turcs se produisirent, en effet ; à plusieurs reprises.

Pendant le cours de ces négociations, l’insurrection Cretoise expirait. Un vaillant capitaine grec, Petropoulaki, avait débarqué dans l’île avec plusieurs centaines de Grecs, dans les premiers jours de décembre 1868.11 voulait raviver l’insurrection qui avait beaucoup faibli. Mais le 26 décembre, il s’était décidé enfin à capituler à Askyfo, avec les 1,100 hommes qu’il avait sous ses ordres, et voici comment. Dans un récent combat livré à Roumia, 40.de ses compagnons d’armes avaient élé.fàits-prisonniers, et il d’entre eux avaient été déjà con^ damnés à mort. Le consul de France, à la Ganée, M. Champoiseau, crut alcrs devoir intervenir. Après de longs pourparlers, il obtint de Hussein-Pacha, général en chef de -l’armée turque, un sursis à l’exécution des volontaires, et leur ffrâce- définitive s’il réussissait à faire déposer les armes à Petropoulaki. Il écrivit alors à ce chef (21 décembre) une lettre dans laquelle il lui faisait connaî.re l’initiative qu’il avait prise. « Hussein-Pacha, disait-il, m’a montré les ordres écrits du grand-vizir, qui prescrivent formellement de passer par les armes tous les étrangers qui seront pris les armes à la main sur le territoire crétois..... L’a vie de ces 40 Hellènes est aujourd’hui entre vos m’ains. » M. Champoiseau ajoutait : « L’Enosis est.bloqué depuis le 2-14 décembre, à Syra, par sept navires ottomans, sous les ordres de l’amiral Hobbarl-Pàclia, lequel est fermement résolu à ne plus le laisser sortir. Vous allez donc probablement rester désormais sans vivres et sans munitions. La rupture définitive entre la Turquie et la Grôcequi à eu lieu, sans aucun doute, le 8-17 de ce mois, va faire sortir de Crète tous les Hellènes et enlever à la Grèce une grande partie de ses ressources. Les dispositions des puissances européennes, loin de se dessiner en faveur des prétentions de la Grèce sur l’île de Crète, semblent, au contraire, de plus en plus accentuées dans le sens du maintien absolu de l’intégrité de l’empire ottoman. Il est donc plus que probable que vous allez rester abandonnés sans ressources et sans appui aux attaques des troupes turques, qui onl reçu l’ordre exprès, m’assure-t-oh, de fusiller tous les prisonniers hellènes qu’elles prendront. » Le 23, M. Champoiseau adressai Petropoulaki une seconde lettre encore plus pressante et pleine de faits inexacts, qui. émanant d’un consul de France, devaient impressionner irès-vivëment le chef insurgé et le porter à mettre bas les armes. Cette lettre n’a pas trouvé place dans lerepueil des documents diplomatiques, publié par le gouvernement français, en mars 1869 ; La conduite de M^ Champoiseau fut attaquée avec la plus grande énergie par la presse hellénique et par plusieurs des grands journaux de Paris. On. accusait cet agent diplomatique d’avoir porté une atteinte grave à l’honneur de la France, parce qu’il s’était servi, pour assurer le triomphe des Turcs, de nouvelles, dpnt plusieurs étaient fausses

Le 25, Petropoulaki répondait au consul de, France -qu’après s’être entendu avec l’es autres chefs des volontaires et des Crétois, il était décidé à abandonner la Crète et l’insurrection Cretoise, à condition que lui et les siens conserveraient leurs armes, qu’ils seraient transportés par un bâtiment français ou grec et qu’une amnistie générale serait accordée. Ces, conditions, furent acceptées. Mais avant, d’avoir reçu, la réponse de M. Champoiseau, le 26 décembre, Petropoulaki avail dû signer avec les généraux turcs Orner Naïliel Mèhémet-Ali, une, autre capitulation moins avantageuse. Le 30, il s’était embarqué avec les volontaires, sur le. vaisseau dé ligne turc leKossou, qui les débarqua le.lendemain à Syra.

Au moment ou Petropoulaki’quittait les rivages crétois, les gouvernements, signataires du traité de Paris donnaient à leurs représentants les dernières instructions pour la conférence. L’Autriche était représentée par le prince de. Mëtternicb ; la France, .par M.’ de la Valette, ministre des affaires étrangères ; l’Angleterre, par lord LyOhs ; l’Italie, par le chevalier Nigra ; la Prusse, par le comte de Solins ; là Russie, par le général comte de Stackelberg ; la Turquie, par Méhéhïet. Djemil-Pacha.

. La conférence tint sa première séance le 9 janvier 1869, à l’hôtel du ministère des affaires étrangères. Les plénipotentiaires confièrent là présidence à M. le marquis de la Valette, et. désignèrent pour secrétaire, M. Desprez, conseiller d’état et directeur au ministère des affaires étrangères. Les pleins, pouvoirs des. plénipotentiaires ayant été trouvés en bonne et

due forme, M. delà Valette ou vrilles délibérations. Il rappela que. le but unique et précis, tracé à là conférence, était d’examiner dans quelle mesure il y avait lieu de faire droit aux. réclamâlionsformulées dans l’ultimatum adressé par l’a Turquie au gouvernement hellénique ;, mais il se produisit alors un incident d’une haute gravité. Il avait été décidé, comme nous l’avons dit, que la Turquie aurait voix délibérative, tandis que le représentant hellénique ne. serait admis à la conférence qu’avec voix consultative. La Russip, qui avait dpmandë une situation égale pour los deux parties, avait fini par se rallier à la volonté commune des autres