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d’Athôneset de Syra cherchaient à jeter dans l’île le plus grand.nombre possible de volontaires et dés.approvisionnements de toute nature pour maintenir l’insurrection, assurer aux patriotes des -moyens de subsistance pour l’hiver et les mettre en état de recommencer la lutte au printemps. Le.23 novembre 1868, une nouvelle troupe de volontaires s’étant embarquée pour la Crète, le ministre de Turquie à Athênes.télégraphia à Constantinople ppur demander l’autorisation de remettre au cabinet.hellénique une note menaçante, et le.2 décembre, il se tenait à Constantinople un -conseil des ministres dans lequel on prenait de graves résolutions. On y. avait arrêté l’envoi à la Grèce d’un ultimatum. Les puissances protectrices et garantes., secondées par la Prusse, .se hâtèrent d’utiliser les fils télégraphiques peur faire de ^pressantes instances à Constantinople- et à, Athènes. Tout ce qu’on put obtenir de la Su-’. blime-Porte, ce fut un sursis.."de quelques jours (jusqu’au 12), pour laisser aux puissances auxquelles le grand-vizir AalKPaeha avait communiqué les griefs de la Turquie, le temps de.signifier à la Grèce l’obligation : « 1° d’assurer aux Cretois voulant rentrer dans leurs , foyers la protection efficace des autorités ; ’ '2° de faire cesser, les voyages de l’Enosis en Crète ; 3° de dissoudre les nouvelles bandes ;, 4° de s’engager à respecter désormais les traités et le droit des gens. »

Le cabinet hellénique reçut le-4 décembre une note du ministre turc, Photiadès-Bey, qui , articulait les griefs de la Porte. -C’était un der- : nier avertissement donné à la Grèce. M. P. Delyanni, ministre dps affaires étrangères, répen- ! dit -le 9 décembre à cette note, et à deux autres i qu’il avait antérieurement reçues du représentant de la Turquie. Il relevait le ton d’aigreur qui perçait dans ces documents ; il déclarait que les attaques dont quelques Crétois, prêts à : se rapatrier, avaient été l’objet, deux fois sou- : lement, de la part d’autres Crétois opposés à ce rapatriement, ne pouvaient engager la responsabilité du gouvernement hellénique. ; qu’il avait, au contraire, protégé le départ de quatre convois d’émigrés ; que l’enrôlement de volontaires, accompli en dphors de l’action gouvernementale, ne présentait rien de nouveau, rien qui fût contraire au droit des gens, non plus que la présence parmi eux d’officiers en retraite, en , disponibilité ou démissionnaires ; que le corps j tout 1 récemment organisé par Petropoulaki n’a- | "vait point reçu comme on le prétendait d’ar-

— mes tirées des arsenaux dejNauplië. Il ajoutait que, d’ailleurs, le gouvernement hellénique était aussi fatigué que la Sublime-Porte de la prolongation de la lutte en Crète, et que les 70,000 Crétois réfugiés étaient un lourd fardeau pour ses finances ; mais que la Grèce manquerait à tous les devoirs de l’humanité si elle usait de violence ou de contrainte pour les forcera retourner dans leurs foyers.

D’autre part, dès le 25 novembre, le ministre de la guerre avait pris des mesures pour empêcher la-désertion des soldats dont bpauccup avaient grossi la bande de Petropoulaki ; 41 avait ordonné aux chefs de corps d’infliger des peines disciplinaires aux coupables.qu’on pourrait-arrêter, et le 30 novembre, ému des désertions qui lui étaient signalées par les autorités militaires des diverses provinces, il avait prescrit de redoubler de vigilance et de sévérité, observant ainsi les devoirs de la neutralité avant l’admonestation que Photiadès-Bey avait faite au cabinet hellénique (4 décembre). •

Il n’entrait pas dans les projets de la Sublime-Porte d’avoir égard à ces explications. Le sultan était profondément Irrité de voir quelques milliers t’insurges tenir tête depuis trois ans, dans l’île de Candie, à.toutes les forces’ disponibles de l’empire. ; il comprenait que son gouvernement, après -avoir montré tant d’impuissance, devait perdre tout prestige aux yeux des populations chrétiennes, toujours prêtes à se soulever ; il craignait, en outre, si l’insurrection recommençait au printemps, qu’elle ne fût appuyée par un soulèvement général sur le continent. On voulait donc faire acte de vigueur. On espérait, dans une campagne régulière, avoir d’autant -plus facilement raison.de —la Grèce, petit état de moins d’un million et demi d’âmes, qu’en l’attaquant au commencement de l’hiver, elle ne pouvait compter sur la prise d’armes des populations chrétiennes de l’empire, bloquées dans leurs, montagnes par les neiges. Le 11 décembre 186.8, Photiadès-Bey remit donc à M. P. Delyanni l’ultimatum de la Sublime-Porte. Dans ce document, où les volontaires qui ne pouvaient trouver en Crète que les privations ou la mort, étaient qualifiés de bandits, la Grèce était sommée de donner satisfaction à la "Porte dans un délai de cinq jours, en prenant l’engagement formel :

1° De disperser immédiatement les bandes de volontaires dernièrement organisées dans différentes parties du royaume et d’empêcher là formation de nouvelles bandes ;

2° De désarmer les corsaires Enos-is^ Crète et Panhellenion ou, en tout cas, de leur fermer l’accès des ports helléniques ;

3° D’accorder aux émigrés crétois, non^seulement l’autorisation de retourner dans leurs foyers, mais encore une aide et une protection efficaces ;.

4° De punir conformément.aux lois ceux qui se sont rendus ; coupables d’agression contre les militaires et les sujets ottomans, et d’accor^