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gâtions. et valeurs, de bourse quelconques. Le 20 mai, le chancelier-"fédéral communiqua", au reichstag un mémoire du ministre dés finances de Prusse qui cherchait à justifier ces propositions. Il était dit dans ce mémoire que le déficit de 1869 serait de 5,140,000 thalers ; que le supplément de recettes nécessaire pour que lebudget de 1870 fût en équilibre était de 6,42b,000 thalers, ce qui faisait en font 12 millions 063,000 thalers ; mais que, 1,465,000 thalers pouvant être couvertes par des ressources extraordinaires, il.-restait en tout, pour les deux années, un défi cit.de 10,600,000 thalers. Il pensait. que les augmentations proposées produiraient pour l’impôt sur les eaux-de-vie 700,000 thalers ; sur la bière, 1,250,000 thalers ; sut les quittances, lettres de éhange et valeurs dé bourse, .3,060,000 thalers ; il comptait pn outre sur une augmentation.de.847,000 thalers, provenant d’une augmentation des droits, sur le pétrole, et sur.les.sucres que devait voter le parlement douanier, et sur 3,154,450 thalers que donnerait un droit de 1,0 p, 100 apercevoir sur les transports des voyageurs en chemins de fer. Mais ce dernier projet ne devait être présenté que plus tard. Le ministre constatait d’ailleurs que, pour la Prusse en particulier, ces augmentations n’équivaudraient.pas à la part proportionnelle qui lui incombait dans le bud- ; get fédéral, et qu’il subsisterait toujours pour elle un déficit de plus d’un million. . Mais déjà avant.la communication de ce mémoire, le reichstag avait manifesté ses dispositions. La première.lecture du projet de loi sur les eaux-de-vie avait eu lieu le 26 avril, et l’accueil qu’il avait reçu n’était pas de nature.à encourager la présidence fédérale. La loi avait j jeté vivement combattue, non-seulement par l’opposition libérale, mais par, les conserva- ; •leurs., " dont la plupart distillaient de l’eau-de- i viedans leurs domaines. Cependant l’assemblée, [ tout en rejetant 1 !augmentation de l’impôt, avait i adopté les autres articles de cette loi qui intro- j duisait des réformes utiles dans le mode de perception ; mais une réduction sur les droits i existants ayant été opérée, le projet de loi fut : retiré. Les autres projets ne furent pas accueil-Jisplus favorablement. Les libéraux leur re- ; prêchaient de néConstituer ni un système ni ; une réforme. Ils auraient consenti peut-être à ■ les voter si on leur avait concédé la suppression ■ de l’article de la constitution.prussienne qui. 1 •statue que les impôts, une fois établis, peuvent ;être perçus, par le : gouvernement tant qu’ils ne sont pas abrogés par une loi, ou si du moins les nouvelles contributions n’avaient été auto irisées que pour un temps limité. Mais, le gouvernement-iie voulait.pas entendre parler d’une concession pareille. Les.députés des petits états disaient de. leur-côté.que c’était à la Prusse de

changer son, -système d’impôts, puisque c’était sur elle surtout, que.pesait le déficit, et en effet, la présidence fédérale, prévoyant le sort qu’auraient ses. projets de loi, parlait de convoquer les chambres prussiennes. Les divers.projets vinrent successivement à l’ordrédu jour dans la seconde quinzaine de.mai. Mais, malgré les efforts que fit le comte de Bismark en personne pour les faire adopter, l’assemblée les rejeta tous-à l’exception de ceux dont nous avons déjà mentionné l’adoption, et de la loisur le timbre des lettres de change.

Il ny avait donc : qu’à combler la, lacune qui existait, dans les recettes du budget fédéral par une augmentation de la contribution payée sur les budgets des états.fédéraux. Mais le parlement douanier était convoqué pour le 3 juin, et ses votes pouvaient changer la situation financière. Le reichstag, dont tous les membres faisaient partie de ce parlement, attendit donc pour terminer le budget les résolutions de cette assemblée.

Parlement douanier. — La session du parie ment douanier fut ouverte le 3 juin. 1869, par le président de la chancellerie fédérale, M, — Delbruck, en l’absence du comte de Bismark, dont les dernières discussions du reichstag avaient de nouveau surexcité le système nerveux. Le. discours d’ouverture se bornait à indiquer les questions commerciales et douanières que l’assemblée aurait à traiter, et en effet la session fut. consacrée uniquement aux affaires..et n’eut pas la même importance politique-que la session précédente. Les partis libéraux se montraient très-froids vis-à-vis de la majorité des députés du. Sud, auxquels ils avaient vainement fait toutes sortes d’avances l’année précédente, et ces derniers tendaient plutôt à se rapprocher des conservateurs, qui partageaient davantage leurs sentiments protectionnistes. M. Simson fut élu président. ; le prince de Hobenlohe et le duc d’Ujest, vice-présidents. Le prince de Hohenlohe déclara qu’il considérait cette élection comme une approbation de la politique de réconciliation entre tous les peuples allemands.qu’il avait toujours suivie. En dehors de cette allocution, de quelques réclamations élevées par les députés du Sud

pour demander que les projets que le parlement aurait à discuter fussent publiés avant sa réunion et. que l’on s’arrangeât de. manière à ne pas faire coïncider la session du parlement avec celle des chambre des états du Sud, et de la proposition faite vainement par M. Kryger, de ne pas appliquer les lois douanières nouvelles aux districts septentrionaux du Sleswig, aucun incident de nature politiquons détourna l’assemblée de ses débats économiques. Elle adopta rapidement dans ses premières séances les traités de commerce con-