Page:Annuaire encyclopédique, IX.djvu/194

Cette page n’a pas encore été corrigée

(379)

COCHI

(380)

mi les populations pauvres dé nos territoires. Le bon esprit des indigènes offre aujourd’hui assez de sécurité pPur que 1P gouvernement ait pu songer à les initier aux principes libéraux qui sont la base de toute amélioration durable. Il a voulu que tous les villages, sans exception, fussent entendus et appelés à se prononcer sur les progrès à réaliser et les abus à réprimer. Du 20 au 30 août 1869, ces villages ont été convoqués afin d’ëlir un délégué chargé dé les représenter. Ces représentants des besoins du pays ont dû se réunir à la fin de cette année au chef-lieu de l’inspection, et là, sous la présidence d’un ; inspecteur étranger à l’arrondissement, discuter les questions relatives à l’assiette et à la répartition de l’impôt, aux dégrèvements, à l’état civil, à l’administration intérieure et financière des villages ; à l’intérêt de l’argent, âUx prêts à l’agriculture ; etc. Les procès-vërbaux de toutes ces réunions, rédigés par leurs présidents avec le concours de secrétaires-interprètes ; et centralisés à Saigon, ont

dû être remis à une commission spéciale chargée d’en faire le dépouillement et de transmettre au gouverneur les voeux exprimés et les améliorations demandées, dont la réalisation peut-être immédiate, i

Le 24 septembre 1868, une chambre de commerce a été créée à Saigon, et en 1869, un conseil municipal a été élu par 271 volants sur 397 électeurs ; Ils ont nommé sept conseillers. Ceux-ci, consultés, par le gouverneur sur le choix qui lui est laissé* par l’arrêté de février 1869, pour la nomination dès six autres membres du conseil, ont désigné quatre de leurs concitoyens français et deux négociants chinois, que le gouverneur s’est empressé de nommer. Une entente aussi -parfaite, dès le début, entre le gouvernement et le nouveau conseil ne peut avoir que les meilleures conséquences. Le décret du 25 juillet 1864, qui a créé le service de la justice en Coehinchine, ; avait institué à Saigon un tribunal de première instance et un tribunal supérieur, ou tribunal d’appel, composés l’un et l’autre d’un juge unique. Mais le développement des affaires a donné lieu de craindre que l’unité du juge ; en appel, ne fut plus en rapport avec l’importance des intérêts engagés dans les causes dévolues au tribunal supérieur, et ne répondît plus suffisamment aux besoins dé la colonie. En conséquence, un décret du 7 mars 1868 a substitué au tribunal supérieur de Saigon, une cour impériale composée d’un président de deux conseillers, d’un conseiller auditeur et d’un procureur général, chef du service judiciaire. L’article 26 de même décret de 1864 disposait que les arrêts rendus par les tribunaux de la Gochinchine n’étaient susceptibles du recours en cassation que dans l’intérêt de la loi seulement ; le décret de 1868 a ouvert le recours en cassation contre les arrêts rendus en matière civile ou commerciale. Une autre loi, en date du 28 avril 1869, transfère à la cour, impériale de Saigon les attributions dont la cour impériale de Pondichéry était investie en ce qui concerne les appels des jugements rendus en matière civile, commerciale et de police correctionnelle par les tribunaux consulaires français en Chine -, à Siam et au. lapon ; ainsi que la Connaissance des crimes commis dans les mêmes contrées par des snjets français»

L’attention dont l’instruction publique est l’objet ne s’est point ralentie. Aux nombreuses écoles créées en Coehinchine par les congrégations, il faut joindre deux nouveaux établissements d’instruction primaire établis à Saigon, en 1868, et destinés à recevoir -, l’un, les enfants européens, l’autre, les enfants asiatiques ; Une autre mesure a réuni en un seul et 1" même établissement qui porte aujourd’hui le titre d’institution municipale de Saigon, l’école prir maire européenne, l’écclp des adultes asiatiques et le collège des interprètes ; Des cours et des conférences publiques y ont lieu le soir ; Les éGPlps primaires qui ; en juillet 1S67, étaient seulement au nombre de 49, ont atteint le chiffre de 70 écoles comptant, 2,550 élèves.

L’arrêté en vertu duquel les écritures officielles doivent être faites en caractères latins eomnience à donner des résultats qui prouvent combien l’Annamite comprend facilement lès mesures prises en vue de sa prochaine fusion avec notre race. Depuis la très^récente promulgation de cet arrêté, il n’est pas d’inspection Pu les lettrés n’apprennent le français et né consacrent plusieurs heures de la jeurnée à en écrire les caractères ; À cela rien d’étonnant ; mais que dire de la création soudaine dans plusieurs villages, d’écoles libres où les parents payent Une rétribution à un maître d’école, à la condition d’apprendre à leurs enfants l’usage de notre écriture ? Dans d’autres Villages, qui, jusqu’à ce jour, ne s’étaient en rien souciés de voir leurs enfants croupir dans l’ignorance, d’on demande des professeurs ayant passé leur examen à Saigon. À propos de ces derniers, « c’est un spectacle des plus intéressants, dit le Courrier de Saigon, que de voir aux examens mensuels les jeunes candidats accourir à Saigon ’ de tous les villages, sous la conduite de leurs parents, et montrer pour obtenir leurs modestes diplômes, la même émulation que leurs compatriotes manifestaient autrefois pour mériter les plus hauts grades du mandarinat. Leur bagage scientifique est encore bien léger, mais il constitue un progrès immense si on considère que la plupart d’entre eux n’avaient aucune idée de ce qu’on leur enseigne ; il y a trois ans â