Page:Annuaire encyclopédique, IX.djvu/190

Cette page n’a pas encore été corrigée

(371 y

CHINE

(372)

mement qu’ils arriveront à aplanir tputes les difficultés, à établir (entre les deux Empires) une cenfiance mutuelle parfaite, afin d’établir aussi entre eux, à perpétuité, une amitié.sincère et une entente cordiale, en même temps qu’ils jouiront des bienfaits de la paix. Nous, espérons qu’elle spra profonde ; ce qui nous causera beaucoup dp joie et une "grande satisfaction. »

On peut voir que cette « lettre de créance », vrai modèle de rédaction chinoise, respire partout une parfaite sincérité, sans aucune empreinte de cette dissimulation que l’on reproche habituellement, sans la connaître, à la politique du gouvernement chinois.

L’ambassade chincise quitta mementahôment la France, le 9 septembre 1869, peur ppftpr SPS « lettres de créance » aux gouvernements du Danemarck, de la Suède, de la Hollande, de la Prusse et de la Russie, Elle doit revenir en France dans les premiers mois de 1870. Pendant son séjour à Paris, les ambassadeurs chinois ont visité une partie de -ses monuments, et fréquenté quelques théâtres, entre autres celui de la Gaîté. Ils s’amusaient beaucoup aux représentations, de la Chatte Manche, qui leur rappelait les bouffonneries (lu théâtre chinois.

Le 12 juillet, nous fûmes avec eux visiter l’hôtel dés télégraphes, où M. le vicomte dé Vougy, directeur général de ce grand établissement, leur en fit voir toutes les merveilles. L’appareil auto graphique Meyer les frappa surtout. Après l’avoir examiné avec la plus grande attention, ils furent invités à écrire une dépêche dans leur propre langue, et cette dépêche fut immédiatement transmise sur la ligne de Lyon et de Marspillp, par M, Meyer lui-même, "qui faisait fonctionner son appareil. Au bout de quelques minutes, en reçut de Lyon la dépêche suivante r « Reçu la dépêche transmise, mais nous ne la comprenons pas. » II n’y avait rien d’étonnant ; elle avait été écrite séance tenante, en chinois, avec une plume et de l’encre ordinaire, sur un papier préparé exprès, par l’ambassadeur Sun Kiâ-kouh. Cette dépêche en chinois, que nous avons entre nos mains, portail : « À tous, grande joie et contentempntl (salut.) Les Ministres plénipotentiaires accrédités de l’Empire du Milieu, Sun et Tchi. La 5e lune de la 8e année du règne de Theûng-tchi. » L’année chincise nichile ayant commencé, en 1869, le 11 février de notre calendrier, le 2 juillet-était compris dans la 5e lune ou mois chinois,

Les ambassadeurs visitèrent ensuite les piles électriques, se composant de près de six mille couples, produisant de l’électricité pour correspondre directement et en même temps avec les points les plus opposés de l’Europe. Le silence absolu qui règnp dans CP grand Pt sombre

foyer de mouvement électrique frappa beaucoup les ambassadeurs. On leur fit voir ensuite le système de transmission des dépêches au moyen de l’air comprimé dans des tubes placés sous le sol Le bruit des trains, qui apportaient et emportaient les dépêches, contrastait singulièrement avec le silence des dépêches éleç-^ triques.

Npus avens appris, depuis, que cette visite des ambassadeurs chinpis à l’hôtel ou bureau central des télégraphes français, a porté ses fruits. Douze jeunes Chinois, partis de Pé-kîng, doivent arriver en Europe pour étudier la’télégraphie.

Il n’est pas besoin d’insister sur l’importance de cédait qui caractérise assez lps tendances progressives de la Chine.

Une autre visite, qui a aussi beaucoup intéressé les ambassadeurs chineis, est celle qu’ils ont faite, les 10 et 11 août 1869, -aux grands établissements de fabrication de papier et d’imprimerie de MM. Didot frères, dans les départements de l’Eure et d’Eure-et-Loir. Cette visite de deux jours fut, pour eux, Chinois, une suite de surprise et d’admiration. Ils y attachaient d’autant plus d’intérêt que les industries de la fabrication du papier et de l’imprimerie sont très-anciennes chez eux et très-développées (l’invention du papier, en Chine, remonte à environ 200 ans avant notre ère, et l’invention de l’imprimerie xylographique et en types mobiles au 10e siècle dp notre ère), mais PU elles y sent pratiquées par des précédés qui leur sent propres, sans l’omplpi des fPrces merveilleuses des mécaniques et des machines à vapeur. L’une de ces machines, employées par MM. Didot, et qui attira particulièrement l’attention des ambassadeurs chineis, pst unp énorme locomotive à vapeur qui fonctionne sur les routes ordinaires ; et qui traîne à sa suite, de la statien dp Bupil à Serel, sur la route qui y conduit, des trains de matériaux et de matières premières pesant de 20,000 à 30,000 kilogrammes I L’un des ambassadeurs, qui s’intéresse beaucoup aux inventions mécaniques et qui les examine avec une attention toute spéciale, Tchi Khâng, s’était levé dé grand matin à.Sorel (chez M. Anibroise-Fimiin pidpt, qui nous avait reçus princière^ ment), pour aller étudier cette grande machine, seul, avec Lien-fang, un des secrétaires chinois de l’ambassade. Le second jour, ils se rendirent à rétablissement du Mesnil, etMM, Didot avaient préparé à leurs hôtes chinois une agréable surprise. Pendant qu’on leur faisait visiter l’Imprimerie, l’une- des presses tira devant eux, d’une manière continue, unp feuille en chinois et en français, en quatre couleurs différentes : noir, bleu, rouge et or, dont ils s’emparaient avec avidité et admiration. En voici le texte français :