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! établir à sa place là reine Workit, parente et
rivale de Mesdiat.
; Dans le Lasta et.lë Tedjou, la confusion n’était

j pas.moindre : un oncle maternel de Goubassié, I qui gouvernait ces deux provinces, avait vu se | lever centre lui un chef musulman, nommé

Faris-Ali, qui revendiquait l’une du chef de sa
; mère et l’autre en vertu des droits qu’y avait

son père. D’autre part, un’des fils de Théodoros, . I Mètchatchà, avait pris les armes, secondé par

; l’ancien gouverneur de Tsaramba et de Tselga
; révolté contre Goubassié, et ce dernier avait

Cherché vainement à rétablir son autorité dans

le Kouara. Sa puissance se trouvait fort compromise

du côté du sud-est et du nord-ouest, mais il était maître de l’Abyssinie centrale jusqu’au Takazzè. ■■’.-.’■

Manifestant ouvertement son ambition, il s’était fait proclamer négous à Gondar, sous les noms de Hazié Tecla Giorghis, . et il avait adressé à Kassa, roi du Tigré, un message pour l’inviter à reconnaître sa suzeraineté. Kassa n’avait, pas obtempéré à ce désir, et on né doutait pas qu’une guerre sanglante n’éclatât entré les deux chefs après la.saison des pluies. Cette prévision ne s’est pas réalisée jusqu’au moment où nous écrivons les deux chefs, ■ comme nous l’avons dit, s’occupant surtout de préparer et d’organiser tous leurs’moyens d’action. Goubassié voudrait, d’ailleurs, en finir. d’abord avec les petits chefs qui le menacent siir différents points, ce qui explique la mission dont il avait été chargé par Mgr Sahag, et ; Kassa travaille.activement seformer, avec l’aide des Anglais, une armée disciplinée à l’euro- , pëenne qui pourrait fixer la victoire ensafaveur. L’officier qui s’occupe en ce moment d’introduire la tactique européenne dans l’armée de Kassa est un Anglais, le colonel Kirkham. Nous avons sous les yeux une lettre fort intéressante ■ qu’il a adressée d’Adoua, le 10 mai 1869, au colonel Sykes, membre du parlement. M. Kirkham avait commencé depuis un mois la transformation des troupes de Kassa et il espérait en peu de temps, pouvoir former un premier régiment. Les chefs indigènes se montraient assez mécontents de cette, réforme militaire ; mais le —loi, -en comprenant la grande utilité, était bien résolu à aller jusqu’au bout. « Le roi m’a dit, l’autre jour, — ajoutait le colonel, ■■— que Goubassié s’était adressé au gouvernement russe pour en avoir dès secours et des armes, afin d’entreprendre la conquête de l’Abyssinie. Je redoute pas que cette puissance ne lui envoie ■quelques vieilles armes etdes munitions, car je crois qu’elle saisira cette occasion : d’intervenir dans les affaires de cette contrée, pour former • sur la côte un établissement qui lui permettrait de relier ses opérations dans la -haute Asie avec le golfe Persique. D. "-

Kassa se montrait fort inquiet de cette intervention possible de la Russie. Le percement de l’isthme de Suez la rendrait maintenant très-facile ; mais la puissance la plus menacée.serait certainement l’Angleterre qui verrait les Russes agir à la fois en Asie, par le nord et par le sud. En-attendant que la Russie se décide à mettre ce projet à exécution, Goubassié pourrait malmener le roi du Tigré. Le titre de négous, qu’il a pris déjà, indique bien clairement ses projets subséquents ; mais il n’y a pour les Abyssins de négous qu’après le sacre ; or Goubassié n’a pu se faire sacrer jusqu’à présent et Kassa, pour le ■devancer, a envoyé un ambassadeur au patriarche copte d’Égypte en le priant de lui expédier un évêque pour ce faire sacrer lui-même en qualité de négous.

Le colonel Kirkham ne se contente pas de discipliner l’armée duTigré. Il cherche en même i temps à civiliser le pays, sans oublier l’intérêt de la Grande Bretagne, et il a demandé à Kassa, qui paraissait bien disposé, la concession de vastes espaces de terre, en faveur de compagnies européennes (lisez anglaises)..qui y cultiveraient le café, le sucre et l’indigo.

Dans le mois de -mai 1869, un Anglais, M. Powel, frère d’un membre du parlement, a été assassiné en Abyssinie, avec sa femme et son fils. M. Powel s’était rendu dans ce pays, attiré par les belles chasses qu’on y peut faire. Il était un matin sur son lit, et sa femme se promenait près de sa maison, lorsque des Abyssins le tuèrent à coups de lance. M. Powel avant de mourir, avait abattu deux des assassins à coups de pistolet.

Parmi les publications, relatives à l’Abyssinie qui ont paru en France, nous devons signaler le livre de M. l’abbé Pougeois. L’auteur a condensé dans ce volume le fruit de recherchés nombreuses, ;ét il a su donner à son sujet un intérêt exceptionnel. La partie la plus remarquable de cet excellent travail est celle qui a pour objet l’oeuvre des missionnaires.-catholiques en Abyssinie, et le rôle qu’ils cmt joué dans l’histoire de ce pays.

ACADÉMIES. F. INSTITUT.

AFRIQUE. Nous n’avons pàé à enregistrer, depuis le dernier Annuaire, de grandes découvertes géographiques dans cette partie du monde, excepté quelques indications nouvelles, mais encore, vaguement connues, du.docteur Livingstone, Esquissons rapidement le mouvement de la science géographique en Afrique, et partons de notre possession de l’Algérie. Mentionnons d’abord la carte topographique encours de.préparation et à laquelle ont activement travaillé le commandant Versigny et le capitaine Perrier. En attendant qu’elle soit achevée, une carte moins détaillée, au 800,000°, sera livrée par le servicé topographique de l’Algérie. Si-