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25,138,089 fr. 12 c, de sorte qu’il restait encore un excédant de 875,827 fr. 58 c, — Parmiles dépenses, les plus importantes étaient celles de la guerre. Il avait été remis à ce département 20 millions de francs, et à l’intendance 1,800,000 fr. ; les diverses municipalités avaient reçu 1.445,000 fr. ; et la délégation des relations extérieures 112,000 francs, ce qui prouve que M. Paschal Grousset entretenait avec les départements et avec l’étranger des relations actives. Jourde avait dépensé, en outre, un million et demi environ pour les hôpitaux, les ponts et chaussées, les télégraphes, les pompiers, l’imprimerie nationale, les bibliothèques, etc.

— Quant aux recettes, on avait obtenu de la banque de France 7,550,000 francs ; l’octroi avait fourni 8,500,000 francs ; on avait reçu des entrepositaires à la manufacture des tabacs, 1,760,000 francs ; de la caisse de l’hôtel de ville (versements divers) 1,300,000 francs ; le reste provenait des halles et marchés, de l’enregistrement, du timbre, . des travaux publics, etc. Les chemins de fer, pour leur part, avaient versé, d’après l’Officiel de la commune du 1er mai, 1,592,000 francs. Jourde a déclaré, dans son interrogatoire, que la commune n’avait reçu aucun fonds de l’étranger, si ce n’est. quelques subsides de l’Internationale de Londres, faible secours, car elle n’avait pas plus de 50,000 francs en caisse. Maïs il convient d’ajouter au budget des recettes les réquisitions opérées de toutes parts, telles que l’argenterie de quelques ministères et des Invalides, les vases et objets précieux de beaucoup d’églises et les 753,000 litres définitifs de l’emprunt de Paris dé 1869, saisis par les hommes de la commune. On n’en vendit, il est vrai, qu’une partie, grâce à l’éveil qui fut donné au public et à la déclaration du gouvernement que les. titres enlevés ne seraient : pas remboursés. .’■■"."’

En présentant Son exposé, lourde avait donné sa démission. Les pleins pouvoirs du comité de salut public, disait-il, me font peur. Mais la commune insista pour le déterminer à conserver un poste « Où il avait fait des miracles » et Jourde fut réélu par 38 voix sur M.. Il’ eut à accomplir jusqu’au,20 mai d’autres miracles dignes des précédents. Les chemins de fer et les autres administrations continuèrent à verser entre ses mains les sommes qu’ils devaient à l’état, ainsi que la banque, dont la commune aurait épuisé les caisses, si ce grand établissement n’avait pas été protégé par ses 430 employés les plus valides, militairement organisés, bien armés, bien approvisionnés : de cartouches et prêts à tous les dévouements, et si enfin il n’eût pas été sauvegardé avec un zèle et une énergie inébranlables, par M. Beslay, qui y remplissait les fonctions de délégué de la commune depuis le. 30 mars. Les intérêts dé la... banque sont ceux du pays tout entier, et nous devons constater ici les faits princlpauxdé son histoire pendant la tourmenté révolutionnaire, et sous l’administration du marquis dé Ploeuc, investi, le 23 mars, des fonctions périlleuses de gouverneur, en l’absence de M. Roulland, qui, s’était retiré à Versailles..

On avait répandu dans le publie le bruit que la banque avait mis en sûreté dans les départements la plus grande partie de. ses richesses. Voici ce que M. de Pioeuc a dît, à ce" sujet, dans sa déposition devant la commission d’enquête : « Le moment était venu (le 25 mars) de faire notre inventaire matériel et moral. On â beaucoup dit à Versailles que, la banque ne

! renfermait que des valeurs sans ïmpoitancê-

, La situation, au 28 mars, était la suivante-. »,

—. i ’"' numéraire..., .. 77.000.000 -.-.

Lingots........ 11.000.000

Bijoux en dépôts’.... ’7.000 :000 ■. ’"'

Billets de Ijançue..... 166.000.ofl0.

I ;. Portefeuille....... 899.-000.060 ’-

Valeurs déposées......120.000.000

à Titres en dépôts.... -900.000.000

■ i - ■■..2.180.000.000, . ■.

! Il s’.y trouvait ; en outré, pour 900 millions de

francs dé billets de banque, non émis, auxquels

il ne manquait que la griffe du caissier principal,

qui aurait pu, de l’aveu même de M.’ de Ploeuc, être facilement imitée, sans qu’il fût possible de.distinguer la fausse griffé, de la vraie.

Le premier versement fait par la banque à ]a commune eut lieu le lundi 20 mars. Il était d’un million de ’francs, et on l’avait de-

. mandé pour la paye de la garde nationale. Les

demandes et les versements se succédèrent en-. Suite à des intervalles très-rapprochés. Les trois. derniers versements eurent lieu : le 20 mai, . 300,000 fr. ; le-22,700,000 ; et le 23 mai, 500,000. La commune ne songeait alors, qu’à, la fuite, et

!on sait que ses membres, auxquels on donnait.

jusqu’à ce moment 100 francs par semaiùè.ré-

! eurent chacun 1,000 francs : pour pourvoir, à.

leur sûreté personnelle. Le 24, à sept heures et demie du matin, là banque était délivrée et occupée par les troupes du gouvernement. M, dé Ploeuc n’avait livré, en définitive, à la commune que 16,600,000’ francs, dont 9,400,000 francs .. ; appartenaient à la ville de Paris. . : La banque s’est tirée à bon marché d’une si-

— tuation terrible : « Sans le secours que M. Bes-

lay nous a apporté, la banque de France n’exisj

xerai’t plus, » dit’M. de Ploeuc, et il a cent fois• raison. Nous en prenons à témoin Cluseret lui- ■ même racontant dans une revue anglaise, en avril 1872, l’entrevue qu’il eut au mois d’avril précédent, à Aubervilliers, avec le cômteJJast-

; feld, secrétaire de M. de Bismarck. Cluseret