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lions se confondaient l’une avec l’autre. Il y avait certainement entre elles une union des plus intimes. C’étaient toujpurs les. mêmes hommes. Pour nous, ce n’était qu’une seule et même organisation sous différentes étiquettes. H y avait au moins dans Paris 70 à 80,000 ouvriers affiliés. L’Association internationale était si, bien, dès lors, une société politique, . qu ?elle célébrait des anniversaires politiques très-significatifs : le 21 janvier, le 14 juillet, etc. »

Nous avons fait connaître plus haut l’origine de l’association internationale des travailleurs. Il convient de donner ici un aperçu rapide de son histoire, pour éclairer les-événements que nous aurons à raconter, car cette sodété joua dans la commune-un grand rôle.

L’Internationale ne se ; proposait, dans le principe, que l’étude : des questions sociales, dans leurs rapports avec les intérêts de la classe ouvrière ; et une entente entre les travailleurs des différents pays, pour tenir tête aux patrons dans les questions relatives au salaire, aux beurres de travail, etc.

Ellen’admettait alors parmi ses membres que desvouvriers, les-travailleurs ?manuels-, prpprer ment dits, et les salariés employés dans Fin- : dustrie, le commerce et les administrations privées. Mais elle ne tarda pas à se diviser en ; deux partis diamétralement opposés’ : l’un, qui i voulait s’en tenir au programme primitif, sans s’immiscer dans la politique proprement dite, sans déclarer la.guerre à la- société, ; et l’autre qui voulait, au ; contraire ;, détruire ; de fond en comblé l’organisation sociale actuelle, subpridbnner le capital au travail, abolir la propriété’individuelle et transformer l’Europe en une confédération républicaine d’états libres ou, en d’autres termesyformerles États-Unis d’Europe. Au premier groupe, dit, des- mutuel listes appartiennent, parmi ; les. Français, . Tolain, — Murât, Ghemalé, Longuet, Tarlaret, etc.. Le second groupe ; beaucoup, plus-nombreux, compte ou comptait dans-ses rangs Varlin, Malon, Johannard, Pindy, .’Gombaultj Avrial, Assi, • Theisz, Landek, Ghalain, Léo Frankel-, Duvab Clément, Ghouteau fils, etei, etc.

La scission se manifesta avec un certain éclal au congrès de Lausanne, qui eut lieu en septembre 1867, au ; sujet de la propriété. LesFrançais se prononcèrent, en général, pour le maintien de la propriété- individuelle ; mais les —Belges, les Anglais et les Allemands se déclarèrent en masse pour la propriété collective. La question toutefois né fut pas vidée ; mais dans ce même congrès la- majorité mit le pied sur le terrain politique en proclamant la nécessité d’arriver à la formation des États-Unis d’Europe ; elle entra en même temps en rapports intimes avec la ligue de la paix et de la liberté, s’allia, par ce fait, avec la bourgeoisie

républicaine, et devint une vraie société politique. On vif en effet, dans les. derniers mois dé la même année, l’Internationale dé Paris participer à la manifestation, qui fût faite sur la tombe de Daniel Mànin, et bientôt après à une démonstration républicaine contre l’occupation de Rome. Le gouvernement comprit alors le danger de.cette association pûur laquelle- il avait montré d’abord tant de complaisance ; il la fit poursuivre comme société non autorisée, elle tribunal rendit le 20 mars 1868 Un arrêt déclarant, dissoute l’association internationale des travailleurs établie à Paris sous le nom de Bureau de Paris, et condamnant les prévenus^ au nombre, de 15, à 100 francs d’amendé. Mais le jugement n’était pas encore prononcé que déjà, le 8 mars, les membres de l’association se ; réorganisaient et nommaient* un nouveau conseil, presque font entier communiste, composé, de Varlin., Màlbn, Humbert, Granjon, Bourdon, Charbonneau, Combault ; Landrin, Mollin. L’association était, ’cette-fois, plus qu’Illégale, et les. neuf, membres dû bureau furent condamnés, .le..22 mal, à 100 francs d’amendé et, àtrois mois d’emprisonnement. Ils se trouvèrent dans, là ! prispn avec lès blânquistesde l’affaire de la Renaissance et avec Clûseret, qui les entraînèrent.tout à fait dans Jâ vole politique et révolutionnaire. La scission devint alors complète entre, eux et les mulùellistes, et elle fut encore plus profonde, lorsque la question de la propriété eutôté tranchée radicalement dans le sens de lai collectivité, âû congrès de Bruxelles, Je 13 septembre 1868, par 30/yoix contre 4, et au congrès deBâle, en septembre 1869 ; par. 54 voix contre 4. Il convient dé rappeler à cette occasion que, l’Internationale étant, une association essentiellement démocratique, le pouvoir suprême réside dans le congrès, qui nomme, maintient ou révoque les membres du conseil général, dont le siégé est à Londres. L’association des travailleurs avait donc trouvé et fixé.sa voie. Elle devenait l’ennemie irréconciliable de la société et pouvait inscrire sur son drapeau ces paroles prononcées par Bakounine au congrès de Bâle : « Je suis l’antagoniste résolu de l’état et de toute politique bourgeoise de l’état. Je demande la destruction de tous les. états nationaux et territoriaux, et sur leurs ruinés la fondation de l’état international des travailleurs. «Elle était en même temps une

société politique au premier chef ; aussi de"ploya-t-elle toute son influence après là mort

tragique de Victor Noir pour provoquer une révolution. Profitant de l’agitation causée par cet événement, Varlin voulut même constituer un atelier d’armes avec les fonds des chambres syndicales ouvrières dont la fédération avait adhéré à l’Internationale. Mais, lès chambres refusèrent de donner cet emploi à leurs fonds,