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(-2033 Y ■’"' f 2034. ï

prussiens, ne pouvant, obtenir d’avancement jusque ’ét<y compris lé, grade de capitaine, sans, avoir—subi un’.examen, ; devaientTpour cette, raison, .l’emporter-sur les nôtres. Il nous semble toutefois qu’en développant dans nos régiments une ; institution qui y existé depuis longtemps, celle des conférences, et en imposant à tous les officiers l’Obligation de les suivre et d’en présenter des comptes rendus raisonnes, on obtiendra dés. résultats meilleurs, que ceux qu’on peut attendre.d’un simple examen. En dé-finitivé ; la science «st fertile en ressources, et ; il importe dëjla propager •■ dans notre armée ; -, ’-." !.-’-" ;—• ■-.-. ■

Ces observations étaient écrites depuis plusieurs seriiainés lorsque M. Xhjers a prononcé, au sujet de la discussion de la loi militaire, son discours du.8 juin 1872. Les idées qu’il a "exprimées répondent-.trop.bien à notre propre sentiment pour que nous, hésitions à les reproduire, sans vouloir nous prononcer pour ou, contre, le système de, . ; lS32. Les passages que. nous allons citer, présentent d’ailleurs un intérêt historique dé premier ordre, et ils éclairent d’une vive lumière les causes de nos désastres.

«Est-il vrai, à-t-il dit, que ce jsoit le système, que Ton. a d’abord méconnu et que Ton a fini pâradppter en France, qui est causé de nos malheurs ? Est-il vrai qu’on ait méconnu une vérité nouvelle qui se serait dévoilée tout à coup et qui serait, le meilleur système pour ■faire la guerré ?■ Est-il vrai que nos malheurs —■ qu’il ne faut pas contester, la dignité est de les avouer tout ëfttïers — soient venus d’une loi mauvaise ?Est4T vrai que la loi de 1832 aurait refusé ad- gouvernement impérial, les. forces.nécessaires pour se défendre ? Est-il vrai que ; cédant au relâchement général, notre armée aurait perdu de ses qualités ; que nos officiers auraient manqué d’instruction, nos soldats de discipline ; ; que la France elle-même aurait ; perdu ’de.ses.qualités ? Eh bien, .messieurs, je vous le dis franchement, je ne crois, pas un ihot de.toutes ces allégations. » -Quelle a donc été la cause de nos malheurs ? Pour moi, il a élë commis quatre grandes fautes qui expliquent tout : une faute politique et trois’grandes fautes militaires que, j’en suis sûr, l’histoire enregistrera.

« La faute politique, c’est d’avoir fait la guerre sans être prêts. On avait obtenu, dans un conflit ; politique, un sucpès inespéré ; la Prusse avait renoncé à là candidature Éohen-zollërn ;- et vingt-quatre heures après On annonçait la guerre !.— Vouloir être prêts, en huit jours, quand on partait d’un point de non-préparation absolue, avec des régiments de onze, douze et treize.cents hommes au plus, on ne peut ; pas s’imaginer un pareil aveuglement 1 Comment voulièz-voùs être.prêls en huit jours ?

Et, eneffet, ohy a mis vingt et quelques jours’. Je dois le reconnaître, on a ddpîoyë’tou’tê l’activité-possible. ’Ôh a-pu. réunir 250,000 hommes ;

"mais quand aucun, ordrè^de, rassemblement n’est donné, quand d’unboutdutérriloire à l’autre, 11 faut réunir 250,000 hommes, soyez- ■ en. sûrs, il faut une très-grande activité. -’•

«Ce n’est pas tout, il fallait du matériel. On ènaparlé ici ; le matériel-fusils, non-seulement était suffisant, mais excellent ; le fusil chassepot ; sauf la cartouche que tous les pays de l’Europe cherchent à améliorer, est.reconnu ■excellent ; mais, sauf le fusil, le reste du mâr tériel n’était pas. suffisant. On vous a dit, et cela est vrai, qu’il y avait 21,000. bouches à feu. Je ne l’ai pas contesté. Il y avait 12,000 bouches àjèu de position de siège, 9,000 : bouches à feu de campagne. ;’. toutes ces pièces existaient, car, sauf ce que l’ennemi nous -a pris, tout cela est encore dans nos arsenaux ;mais dans ces 9,000bouches àfeu.de campagne, il y en avait 5,000 qu’on ne pouvait mettre ’en . ligne : c’étaient des’bouches à feu à âme lisse ; il n’y avait, que 4,000 bouches à feu rayées qu’on pouvait mettre en ligne. Mais ces 4,000 bouches à feu qu’on pouvait mettre en ligne étaient-elles servies ? C’est la, question. Savezyous combien le personnel qu’on avait pu. réunir pouvait servir -de bouches à Teii ? 930 ; c’est-à-dire ce. qui pouvaitsutfire, dans la proportion actuelle généralement adoptée, à une armée de 250,000 hommes.

« Ainsi toutes les ressourcés de la’France. hè ; donnaient dans le moment que 250,000 hommes. : Était-ce la faute de la loi de 1832 ? Assurément non ; car si Ton avait eu un mois, un mois et demi, — ce que toujours dans une négociation on peut se procurer, —la loi de 1832, modifiée par celle de 1868, aurait pu vous donner : un, million d’hommes. Le malheur, c’est qu’on, a compté qu’un million d’hommes fournis par la loi existante pouvaient entrer dans ; les rangs,

! tandis qu’il fallait tout au moins un’mois et

demi ou deux mois pour les y faire entrer.

« Un autre malheur plus grand, .qui a eu une influence considérable sur la guerre, c’est quenos places fortes n’étaient pas-en. état de. défense, La place essentielle, celle autour de laquelle allaient pivoter toutes les opérations, la place de Metz, n’était pas en état de défense ; les ouvragés n’étaient pas achevés ; il n’y ayâil pas un canon sur les remparts, et il y, avait à peine, des vivres ; il n’y avaitque ceux qu’on avait pu, je le reconnais, réunir avec activité au dernier moment. C’est dans cette situation que nous avons rencontré l’armée prussienne. Cette armée n’a pas été, comme on l’a dit, —je vous le faisais remarquer hier, —de 1,200,000 hommes, pas même d’un million d’hommes, pas même de 900,000. Pour les premiers jours,