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(1888), Comme la plupart des saint-sidoniens, il se Consolait de l’oubli dans lequel était tombé l’ensemble de la doctrine, en s’employant à mettre en pratique quelques-unes de ses idées en matières financières et commerciales. Quelques années après il reprit cependant ses travaux philosophiques et publia une série d’études critiques sur lechristiariismeenmêmétemps qu’il réunissait dans le salon d’une amie, Mme Casa-Major, une petite société de savants et de lettrés, avec lesquels, faisant un retour vers le passé, il agitait encore les solutions sociales et. philosophiques qui n’avaient, pas cessé de le préoccuper. Il semblait ainsi oublier complètement la question politique, lorsque survinrent, avec les élections de 1869, le réveil définitif de l’opinion publique, et une agitation qui semblait annoncer de graves événements futurs. Il reparut alors dans l’arène et publia dans le journal le National une série d’articles qui s furent très-remarques dans la presse, quand, dans les premiers jours de juin, il fut surpris par la mort, et emporté en quelques heures par une congestion cérébrale.

On se doute bien qu’avec son activité intellectuelle, Emile Barrault a dû laisser après lui de nombreux écrits ; aussi nous bornerons-nous à en indiquer succinctement la liste, tant l’oeuvre est variée et embrasse de sujets divers. On a de lui : Aux artistes, dupasse et de l’avenir des beaux-arts (brochure, Paris, 1830) ; Encore un mot sur la reliyion saint-sidonienne. (1831) ; 1833 ou l’Année de la mère (Lyon, 1833) ; Au nom de Dieu, pèrz et mère de tous les hommes et de toutes les femmes (1833) ; Eugène^ roman ; (1838) ; Occident et Orient (1834) ;. Guerre ou Paix-en’Orient (1836) ; la Coalition et le ministère ({$&$) ; ÉpîtreàM. de Lamartine (1842) ; Lettres politiques (1848-1849) ; le Chemin de fer dû nord de l’Espagne (1858). En. 1865, enfin, il publia le plus important de ses ouvrages, le Christ (i vol. in-8°), dans lequel il cherche à démontrer que Saint-Simon a bien compris le christianisme, et que la religion du Christ est destinée à une véritable transformation. Le Père, le Fils et le Saint-Esprit ne sont pour lui que le temporel, le spirituel et la charité, la puissance, l’intelligence et l’amour, — le penser, l’agir et l’aimer. C’est en ramenant tous les faits à ces trois grands modes de la Vie, que les nouveaux chrétiens répondent de la rénovation et de la perpétuité du christianisme. La civilisation la meilleure résulte des libres 1 développements de ces facultés sous la condition de l’harmonie. En un mot, la trinité se résout graduellement en une organisation sociale qui amène la concorde entre la puissance et l’intelligence, en assignant le premier ; rang à l’amour. Emile Barrault a formulé dans quelques quatrains et distiques en prose, les ANNUAIRE IX.

principes généraux du christianisme ainsi transfiguré. Voici un de ces quatrains :

Le Penser et l’AIMER se séparent de l’Agir ; ■ L’AIMEB et le Penser se combinent avec l’Agir despotiquement ;

L’Agir s’insurge et met dans sa révolte le Penser et

l’AlMEB.

L’AIMER associe l’Agir et le Penser ; tout est à sa

!plaee.

En collaboration avec M. de Caldavêne, Emile Barrault avait publié, en 1836 une Histoire de la guerre de Mehemet-Ali en Syrie et en. Asie-Mineure, et en 1840, Deux années de la guerre d’Orient. Il a en outre collaboré à un grand "nombre de journaux et de recueils périodiques, notamment, sous Louis-Philippe, au Courrier français, et en 1869, au National, comme nous l’avons dit. On lui attribue encore deux comédies signées du nom dé Mme Casa-Major, le Noeud gordien, comédie en 5 actes, représentée en 1846 au Théâtre-Français, et la Pathologie du mariage. Les nombreux discours qu’il prononça aux conférences samt-sidoniennes n’ont pas été imprimés. ■’■■■ GASTON DE TAYAC.

BAVIÈRE (ROYAUME DE). — Roi régnant depuisje 11 mars 1864, Louis II, né le 25 août 1845. — Ministre de France à Munich, le marquis DE CADQRHE ; — de Bavière à Paris, le baron PERGLER DE PERGLAS. ■■.—■’■

Les chambres bavaroises étaient réunies au moment où nous avons terminé l’article Bavière du dernier Annuaire. Elles continuèrent leurs séances jusqu’au 2 mai 1868, sans, que leurs débats offrissent beaucoup d’intérêt. Les dernières délibérations furent consacrées à la- fixation définitive du budget de la neuvième période financière comprenant les années 1868 et 1869 dont nous avons donné le projet dans VAnnuaire de 1868. Plusieurs réductions furent opérées, notamment sur les dépenses du "minisr 1ère de la guerre, dont plusieurs orateurs signalèrent l’accroissement constant. En même temps les chambres refusèrent les taxes additionnelles sur les contributions directes proposées par le gouvernement.

Celui-ci, d’ailleurs, restait fidèle à ses convictions libérales et modérées. Une circulaire du ministre de l’intérieur, M. Iioermânn, adressée le 9 avril aux présidents dé provinces, exposait les tendances déjà connues de l’administration à l’extérieur comme à l’intérieur, et se terminait par des recommandations qui paraissaient dirigées surtout contre l’esprit clérical d’un certain nombre de fonctionnaires. « Sans vouloir imposer aux fonctionnaires des prescriptions relatives à leurs opinions politiques ou religieuses, disait féministe, on ne saurait tolérer qu’ils participent à des agitations ou démonstrations dirigées contre le gouvernement ou les lois existantes. Tant qu’ils appartiennent à l’administration, ils doivent se soumettre ab-