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le long des murs, de petits compartiments de 1 metre de largeur en construisant de petits murs qui ont 1 metre de hauteur et " 60 de saillie. On empile les bouteilles dans ces compartiments. Mais on vient d’inventer des casiers en fer, pouvant contenir 100, 200, 300 bouteilles et plus, qui ont une superiorite incontestable sur toutes les autres manieres de ranger les bouteilles. La peinture preserve le fer de l'oxydation et en rend la duree indefinie. La disposition des casiers permet de placer et de reprendre facilement les bouteilles, qui ne se touchent pas et ne peuvent se casser. Quelles que soient la forme et la grandeur variee des bouteilles, elles se rangent tres-aisement ; on peut en prendre a tous les rangs et remplacer les bouteilles pleines par des bouteilles vides; enfin ces casiers peuvent etre places dans une cave commune, car, avec un supplement de prix, ils sont munis d’une porte et ferment a clef. Ces casiers sont particulierement apprecies pour les caves parisiennes, ou on est oblige de ranger un grand nombre d’objets dans un espace tres-restreint. Nous n’avons pas a nous occuper ici de la conservation des viandes, des fruits, des legumes, qui, cette annee, n’a donne lieu a aucun procede nouveau ni meme a aucun perfectionnement important. On en est toujours aux procedes Masson et Appert, qui, d’ailleurs, rendent dans les menages d’inappreciables services ; mais les progres et les decouvertes se succedent rapidement en ce siecle, et nous aurons sans doute des faits interessants a consigner dans les prochains annuaires. En effet, les branches de la science qui paraissent avoir le moins de rapport avec les besoins ordinaires et vulgaires de la vie, y apportent elles-memes leur tribut inattendu; nous pouvons en donner ici une preuve sans sortir du cadre de cet article.

Personne n’ignore les découvertes importantes dues à M. Niepce sur les effets de la lumière ; mais on pensait jusqu’ici que les résultats de ses travaux étaient renfermes dans le monde scientifique et n’intéressaient que l'art de la photographie. Ils pourraient aussi exercer une certaine influence sur l’économie domestique. Pendant le cours de ses expériences, M. Niepce a constate qu’un tissu de coton ou de fil mouille, expose a l'action de la lumière, est attaque par elle. Lorsque ce tissu est imprégné d’un peu de soude, de potasse ou d’eau de Javel, l'action délétère de la lumière est encore plus énergique, ce qui explique pourquoi notre linge est mis hors de service aussi promptement. Nous pouvons de la conclure que, si l'on veut que le linge dure, au lieu de l'exposer témérairement aux rayons brillants du soleil, il faudrait le faire sécher dans des endroits chauds, mais obscurs. Cette observation scientifique mérite d’être prise en sérieuse considération. Victor Borie.


ÉCONOMIE POLITIQUE. La science économique se trouve depuis quelques années dans une période de calme et même de torpeur, que, d’ailleurs, la situation générale explique facilement. Depuis que les débats animés provoqués par l’apparition du socialisme ont cessé d’agiter les esprits, la discussion s’est éteinte faute d’aliments, et quelques questions d’intérêt pratique immédiat, comme celle de l’échelle mobile ou du régime douanier, ont pu seules exciter un moment d’attention. L’économie politique, en effet, telle qu’elle est enseignée généralement aujourd’hui, est sortie toute faite des mains de ses fondateurs. Prenant pour base de leur théorie la situation des sociétés modernes, et se bornant à décrire les faits qui résultent naturellement de cet état social donné, les Smith, les Malthus, les Say, les Ricardo ont pu embrasser facilement les faits généraux du mouvement économique actuel, et par suite, ils n’ont laissé que peu de chose a faire a leurs successeurs. Aussi trouve-t-on que, parmi les théoriciens qui ont suivi leurs traces, les plus éminents, tels que Rossi, John Stuart Mill, Bastiat, n’ont fait que reproduire leurs idées sous une autre forme, en les rectifiant et en les complétant en quelques points de détail, mais sans y rien ajouter d’essentiellement nouveau. £tait-il indispensable de s’en tenir ainsi aux bases premières posées par les fondateurs ? L’économie politique est-elle vraiment une science terminée, ou lui suffirait-il, pour faire rapidement de nouveaux progrès, d’entrer dans une voie plus large, de s’en tenir moins aux faits existants, et de s’enquérir davantage des buts a atteindre dans l’avenir ? C’est une question que nous n’avons pas a résoudre ici. Notre tache doit se borner a faire connaitre les productions les plus nouvelles de la science. Or ces productions ne sortent guère des données générales que nous venons de signaler.

À côté des ouvrages de Bastiat et de Mill, il faut, aujourd’hui, en citer un autre qui, s’élevant a la même hauteur, et, remarquable a la fois par sa méthode, par la profondeur et la clarté avec laquelle sont élucidées quelques questions, ne s’en tient pas moins aux conclusions générales de l’école dominante. C’est le Traité théorique et pratique d’économie politique de M. Courcelle-Seneuil, dont le deuxième volume a paru a la fin de 1858. Des l’abord, cet ouvrage se signale par une division nouvelle de la science économique ; la séparation entre la partie théorique ou Ploutologie, qui forme l’objet du premier volume, et la partie pratique ou Ergonomie, qui est traitée dans le second. L’auteur s’est propose, comme il le dit lui-même dans sa préface, de formuler une exposition des principes de l’économie politique plus simple et plus compréhensive a la fois que celles qui l’ont précédée. Ce but, il Ta parfaitement atteint. Procédant par voie de définition, il est parvenu, tout