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les traits altérés par la souffrance, et se tenant debout à grand’peine, il fit la dernière et l’une des plus belles lectures que nous ayons entendues de lui.

Le courage de Vanderkindere durant les derniers mois de sa vie est l’un des plus réconfortants et des plus nobles souvenirs qu’il lègue à ses amis. Peu nombreux sont ceux qui l’ont connu de près et qui savent quel cœur excellent il cachait sous la froideur un peu âpre de son attitude. Il n’a admis dans son intimité que de rares privilégiés, et il ne m’appartient pas, même dans une idée de piété pour sa mémoire, de dévoiler ici les côtés de son caractère qu’il a voulu dérober au public. Mais ne suffit-il pas de se rappeler son amour passionné des fleurs, ses travaux littéraires et son foyer, enfin, embelli par le culte de l’art, pour se convaincre qu’en dépit de ses théories et malgré les apparences, il ne fut pas seulement le fidèle de la vérité, et que son âme sut vibrer aussi au spectacle de la beauté et s’ouvrir aux plus nobles et aux plus doux sentiments de la nature humaine ?

H. Pirenne