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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

courbure d’un arc ; ses flancs ne sont pas déprimés ; elle a le nombril profond, les hanches doucement déployées, fermes et arrondies. Solide comme le diamant, tout son corps est incomparable. Ses cuisses, égales et bien faites, sont comme la trompe de l’éléphant ; ses jambes sont comme celle de l’antilope Enava. La paume de ses mains et (la plante) de ses pieds ressemblent au suc de la laque rose. Elle plaît à l’œil des créatures. Le sens de sa vue n’est pas affaibli ; elle ravit le cœur et les yeux : c’est la perle des femmes que distingue la supériorité de sa beauté. Elle n’a point d’égale ; et, comme elle est dans un corps qui semble le produit de l’illusion (mâyâ), on lui a donné le nom significatif de Mâyâ. Habile dans les arts, semblable à une Apsara du Nandana, elle demeure dans l’appartement des femmes du grand roi Çouddhôdana, C’est elle qui réunit les conditions convenables pour être la moi’e du Bôdhisattva.

Voilà la pureté complète de famille, désignée par le Bodhisattva ; elle apparaît dans la famille même des Çâkyas.

Et ici il est dit :

1. Dans le palais Dharmôtchaya, l’être pur est assis sur le trône de la bonne Loi. Le Richi est entouré de dieux qui ont une fortune égale, et de Bôdhisattvas à la grande gloire.

2. Pendant qu’il est assis là, cette pensée est venue : Quelle est la famille pure et parfaitement instruite, convenable pour que le Bodhisattva j prenne naissance ? Et la mère, le père, avec une nature (assez) pure, où sont-ils ?

3. Et, examinant bien le pays appelé Djambou : Quel est ce kchattriya magnanime de race royale ? Puis s’apercevant que tous ont des défauts, ils n’ont vu que la famille de Çâkya qui fut sans défaut.

4. Çouddhôdana, né dans une famille royale, est d’une race de maîtres des hommes ; il a un lignage parfaitement pur ; cette famille est heureuse et s’augmente sans confusion, elle est respectée des gens vertueux, elle observe la loi.

5. Les autres êtres aussi, dans la ville appelée Kapila, sont tous doués des pensées d’une loi pure. Embellie de parcs, de jardins et de vihâras, la terre natale (du Bodhisattva) brille dans la ville de Kapila.

6. Tous ceux qui sont revêtus d’une grande force (comme dignitaires) ont la force de deux ou trois éléphants. Ils excellent à lancer des flèches, et cependant ne frappent pas un autre en vue de (conserver) leur vie.

7. La femme ravissante de Çouddhôdana est la première entre mille, car elle a atteint la perfection ; ravissant le cœur, comme un produit de l’illusion, elle est désignée par le nom de Mâyâ Dêvi (Reine -Illusion).