Page:Annales du Musée Guimet, tome 6.djvu/442

Cette page n’a pas encore été corrigée
394
ANNALES DU MUSÉE GUIMET

crites, avec respect et humilité ; le transportant dehors, par la porte du sud, du côté sud de la ville et par le faubourg, en restant au côté sud de la ville, nous ferons la crémation du corps de Bhagavat.

Aussitôt huit chefs Mallas, se baignant de la tête aux pieds et se couvrant d’un vêtement neuf, dirent : — Nous porterons le corps de Bhagavat. Mais ils ne purent parvenir à le soulever. Les Mallas de Kouçinagara interrogèrent alors le vénérable Anirouddha : — Seigneur Anirouddha, comment et pour quelle cause ces huit chefs Mallas, qui se sont purifiés de la tête aux pieds, et revêtus d’un vêtement neuf en disant : « Nous porterons le corps de Bhagavat, » se sont-ils trouvés incapables, dans leurs efforts, de le soulever.

— Descendants de Vasichtha, c’est que vos intentions diffèrent de celles des dieux. — Quelles sont donc, seigneur, les intentions des dieux ? — Descendants de Vasichtha, votre intention est celle-ci : Nous voulons porter le corps de Bhagavat, avec des danses, de la musique vocale et instrumentale (etc., comme plus haut), tandis que, descendants de Vasichtha, l’intention des dieux est celle-ci : Nous, avec des danses, une musique céleste de voix et d’instruments, parés de guirlandes odoriférantes, portant le corps de Bhagavat, accomplissant toutes les cérémonies prescrites, avec humilité, respect et soumission, par la porte du nord, vers le nord de la cité, portant le corps au milieu de la cité et entrant dans la ville par la porto du nord, puis par la porte centrale, le portant au milieu de la cité, et sortant au dehors par la porte de l’est du côté oriental de la ville, dans la salle de couronnement des Mallas, nous ferons la crémation du corps de Bhagavat.

— Seigneur, quelle que soit l’intention des dieux, il convient de s’y conformer.

Aussitôt, à Kouçinagara, tout endroit qui était un réceptacle d’ordures, de malpropreté et de décombres, fut, jusqu’à la hauteur du genou, couvert de fleurs célestes de Mandàra, et les dieux, aussi bien que les Mallas de Kouçinagara, portant le corps de Bhagavat, avec des danses célestes et humaines, avec une musique de voix et d’instruments, avec des guirlandes odoriférantes, accomplissant toutes les cérémonies prescrites avec humilité, respect et soumission, et portant ce corps en passant par la porte du nord, du côté nord de la cité et entrant par la porte du milieu au centre de la ville, déposèrent là le corps de Bhagavat dans la salle de couronnement des Mallas.