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LALITA VISTARA. — CHAPITRE XXIV

fleurs, après les avoir rendus agréable ? À cause de cela, les quatre dieux grands magiciens me donnent ces quatre vases d’une belle forme.

Et là il est dit :

91. Ayant, pendant une semaine, considéré l’arbre excellent de l’Intelligence ; ferme et voyant le suprême but, après avoir, de six manières, fait trembler la terre, il s’est levé, le lion des hommes à la démarche du lion !

92. Comme un roi des éléphants qui, toujours, marche lentement, après être allé d’un pas mesuré au pied du Târâyana, s’asseyant, inébranlable comme le Mérou, le Mouni s’est livré à la méditation, à la contemplation.

93. Et, en ce temps-là, les deux frères Trapoucha et Bhallika, avec une troupe de marchands et cinq (cents) chariots étaient entrés dans un bois de Salas en fleur.

94. Et, par la splendeur du Rïchi, les roues s’enfoncèrent instantanément dans la terre jusqu’au moyen. En les voyant en pareil état, une grande crainte s’empara de l’esprit des marchands.

95. L’épée à la main ou tenant des flèches et des lances (ils disaient :) quel est celui-ci qui est comme s’il chassait la gazelle dans la forêt ? Et ils regardaient le victorieux (Djina) au visage pareil à la lune d’automne dégagée des nuages.

96. Ayant abandonné la colère et mis de côté l’orgueil, après avoir salué avec la tête, ils demandèrent : Quel est celui-ci ? Du milieu du ciel, une divinité prononça ce discours : C’est en vérité un Bouddha faisant les affaires du monde et lui venant en aide.

97. Pendant sept nuits et sept jours, il n’a été pris ni nourriture ni breuvage par ce miséricordieux. Si vous désirez apaiser le mal de la corruption naturelle, nourrissez celui dont vous connaissez le corps et l’esprit.

98. Après avoir entendu ces douces paroles, ceux-ci, après avoir loué et salué le victorieux en tournant (trois fois) autour de lui, satisfaits alors, eux et leurs compagnons, ils s’occupèrent à préparer de la nourriture pour le victorieux. Eli ce moment, Religieux, le troupeau de vaches des deux marchands Trapoucha et Bhallika se trouvait au marché d’un village voisin. En ce temps-là, et à cette occasion, quand on se mit à traire les vaches, ce fut l’essence du beurre qu’elles donnèrent.

Aussitôt les bergers l’ayant prise, la portèrent à l’endroit où étaient les deux marchands Trapoucha et Ballika et leur firent connaître le phénomène en disant : Seigneurs, apprenez que toutes les vaches, quand on s’est misa les traire, ont donné l’essence du beurre. Cela est-il heureux ou non ?

Et là, des Brahmanes d’espèce avide dirent : Il n’y a en cela nulle bénédiction. Ce qu’il faut c’est un grand sacrifice en faveur des Brahmanes.