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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

76. Dans sa marche de roi, le meilleur des Rïchis fut irrité par Brahmadatta, et dans a forêt de Dandaka embrasée, pendant beaucoup d’années, il ne poussa pas d’herbe.

77. Quels qu’ils soient dans le monde entier, des Rïchis qui ont une belle conduite, qui accomplissent leurs vœux et sont voués aux austérités, celui-ci est le supérieur, car il est vraiment inoffensif pour tous les êtres.

78. Ne l’as-tu donc pas entendu dire autrefois : Celui sur le corps duquel sont de beaux signes éclatants, s’il sort de la famille, il sera un Bouddha vainqueur de la corruption naturelle.

79. C’est en vue de l’honorer que les fils des Djinas ont fait apparaître une pareille pompe. Cette offrande, la première entre toutes, le premier des êtres l’accepte aujourd’hui.

80. Parce que l’Ournâ parfaitement pure rayonne dans des dizaines de millions de champs, nous serons éclipsés, hélas ! Certainement il sera le destructeur de l’armée du démon.

81. Puisque sa tête ne peut être vue que par les dieux même qui demeurent au sommet du monde, certainement il obtiendra l’omniscience sans être instruit par les autres.

82. Puisque le Mérou, les Tchakravâlas, le soleil, la lune, Indra, Brahmâ et les arbres, ainsi que les plus hautes montagnes, s’inclinent tous devant Mahimanda,

83. Sans nul doute, celui qui a la force des mérites, la force de la sagesse, la force de la science, la force de la patience et la force de l’héroïsme, rendra sans force les partisans du démon.

84. Comme un éléphant broie un pot de terre, un lion un chakal, le soleil un ver luisant, Sougata mettra de même cette armée en pièces.

Après avoir entendu ce discours, un autre fils du démon, l’œil tout enflammé de colère, dit :

85. Toi seul tu prononces de celui-ci des éloges fort exagérés ; mais, à lui seul, qu’est-il capable de faire ? Est-ce que tu ne vois pas cette grande armée ?

Alors, du côté droit, un fils du démon nommé Mârapramardaka dit :

86. Dans le monde il n’y a pas besoin que le soleil ait un compagnon, pas plus que la lune, un lion ou un Tchakravartin. Pour le Bôdhisattva bien assis et bien affermi dans l’Intelligence, il n’y a pas besoin de compagnon.

Cependant le Bôdhisattva, afin d’affaiblir la force du démon, secouait sa tête pareille au lotus à cent feuilles épanoui. En le voyant, le démon s’enfuit. « Mon armée tient tête au Bôdhisattva, » disait-il tout en fuyant, et, étant revenu avec sa suite, il lançait sur le Bôdhisattva divers projectiles et des montagnes pareilles au Mêrou, lesquels, lancés sur le Bôdhisattva, se chan-