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LALITA VISTARA. — CHAPITRE XIX

vrance complète, conducteur de la grande caravane, qui opère la destruction de tous les domaines du démon, l’unique héros des trois mille grands milliers (de mondes), qui procure tous les remèdes de la loi, le grand roi des médecins, qui a trouvé le moyen d’obtenir la délivrance complète, grand roi de la Loi, qui donne la grande lumière de la sagesse, roi du grand étendard, qui n’est pas imbu des huit lois du monde, pareil à un grand lotus (sur les feuilles duquel glisse l’eau), qui n’a pas détruit les formules magiques de toute loi, pareil au grand Océan, qui a éloigné les passions de l’amour et de la haine immuable, inébranlable, pareil au grand Soumêrou, sans aucune tache, parfaitement pur, ayant une intelligence bien éclairé : % pareil à un grand joyau précieux, exerçant l’empire sur toutes les lois, ayant l’esprit propre à tout, pareil au grand Brahmâ, le Bôdhisattva s’avance vers Bodhimanda, désireux, afin de vaincre complètement l’armée de Mâra, de se revêtir de la qualité parfaite et accomplie de Bouddha. Afin d’accomplir la loi d’un Bouddha qui possède les dix forces et les dix-huit substances non mêlées, afin de faire tourner la roue de la Loi ; afin de faire résonner le son de la voix du grand lion ; afin de purifier l’œil de la Loi chez tous les êtres ; afin de soumettre tous les contradicteurs à l’aide de la Loi ; afin de montrer l’accomplissement parfait d’une promesse d’autrefois ; afin d’obtenir le pouvoir suprême sur toutes les lois. Il faut qu’il y ait là, de la part de vous tous, empressement à offrir au Bôdhisattva l’hommage de vos respects.

Et, en cette circonstance, le grand Brahmâ Vaçavarttin prononça ces Gâthâs :


1. Celui par la splendeur, les mérites et la gloire duquel la voie de Brahmâ est connue, ainsi que la douceur, la miséricorde, la patience, le contentement, les méditations et la science claire, celui-là, après avoir traversé des épreuves pendant mille Kalpas, s’est dirigé vers l’arbre de l’Intelligence. Rendez bien à ce Mouni l’hommage qui fait réussir la bonne œuvre projetée.

2. Après être allé en refuge vers lui, on n’éprouve ni crainte d’une mauvaise route, ni inquiétude. Après avoir, au milieu des dieux, obtenu le bonheur désiré, on va dans la vaste demeure de Brahmâ. Après avoir, pendant six ans, accompli ce qui était difficile à accomplir, il va à l’arbre de l’Intelligence. Tous, remplis de la plus grande joie, rendons-lui hommage !

3. C’est le roi des trois mille (mondes), le Seigneur par excellence, le souverain seigneur de la Loi. Dans les cités de Çakra, de Brahmâ, de Soûrya (le soleil) et de