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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

couvert de lotus bleus, jaunes, rouges et blancs, entouré d’une estrade précieuse, embelli d’escaliers précieux de perles et de lapis lazuli, animé par les chants des grives, des grues, des cygnes, des oies, des cigognes et des paons. Quatre-vingt mille Apsaras arrosaient cette route avec de l’eau de senteur, et quatre-vingt mille Apsaras la jonchaient de fleurs fraîches aux senteurs divines. Devant chaque palmier une estrade précieuse était élevée, et sur chacune de ces estrades étaient placées quatre-vingt mille Apsaras portant des boîtes de poudre de sandal et d’aloès ou des cassolettes d’où s’exhalait la fumée du benjoin. Et, sur chaque estrade, des Apsaras divisées par cinq mille, faisaient entendre les concerts des chants et des instruments divins.

Ainsi, religieux, le Bôdhisattva, au milieu des champs fortement ébranlés, lançant des rayons par centaines de millions, au milieu de centaines de mille d’instruments de musique qui résonnaient, au milieu d’une abondante pluie de fleurs, au milieu de milliers de vêtements flottants, de centaines de mille de tambours retentissant sous des coups répétés, au-milieu des chevaux, des éléphants et des taureaux qui faisaient entendre leurs voix en tournant trois fois en présentant leur côté droit, au milieu des perroquets, des geais, des Kokilas, des Kalabingkas, desDjîvaiïjivas, des cygnes, des oies, des cigognes et des paons par centaines de mille qui le saluaient, au milieu de bénédictions par centaines de mille, c’est avec l’arrangement de la route qui présentait un pareil spectacle que le Bôdhisattva se dirigea vers Bôdhimanda.

Et la nuit où le Bôdhisattva ont le désir de se revêtir de la qualité parfaite et accomplie de l’Intelligence, cette nuit-là même, celui qui s’appelle Vaçavartti, le souverain des trois mille grands milliers de mondes, Brahmâ Sahàmpati parla ainsi à l’assemblée : Amis, il faut que vous sachiez que ce Bùdhisattva Mahàsattva armé de la grande armure, armé de la solide armure, qui n’a pas mis de côté sa grande promesse, dont l’esprit n’est pas abattu, qui a mené à fin toutes les pratiques d’un Bôdhisattva, est arrivé à dépasser toutes les Pâramitàs, a obtenu l’empire sur toutes les terres des Bodhisattvas et connaît parfaitement tous les desseins d’un Bôdhisattva, qui a pénétré les organes de tous les êtres, qui est bien entré dans tous les secrets des Tathâgatas, qui a complètement dépassé toutes les voies des œuvres du démon, qui, pour toutes les racines de la vertu, est indépendant des autres, qui et béni par tous les Tathàgatas, qui enseigne à tous les êtres la voie de la déli-