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LALITA VISTARA. — CHAPITRE XIX

œuvres précédemment accomplies ; la marche qui conduit vers le trône des Bouddhas antérieurs ; la marche d’une pensée ferme et indestructible comme le diamant ; la marche qui détruit toutes les difficultés des voies mauvaises ; la marche qui produit tout bonheur ; la marche qui montre le chemin de la délivrance ; la marche qui annule la force de Màra : la marche qui. à l’aide de la loi, arrête la troupe méchante des contradicteurs ; la marche qui détruit la taie de l’ignorance ; la marche qui fait que les conditions de transmigration ne sont plus des conditions ; la marche qui domine Çakra, Brahmà, Mahêçvara et les gardiens du monde : la marche de l’unique héros des trois iiiillo grands milliers (de mondes) ; la marche de Svayambhou que rien ne surpasse ; la marche qui conduit vers la science de celui qui sait tout ; la marche du souvenir et du jugement : la marche qui conduit à l’apaisement ; la marche qui fait disparaître sans retour la vieillesse et la mort ; la marche qui mène à la cité du Nirvana, heureuse, sans passion, sans crainte du démon, c’est avec une marche pareille que le Bôdhisattva s’avança vers Bôdhimanda.

Ainsi, Religieux, depuis la rivière Nâiraiïjanà jusqu’à Bôdhimanda, dans cet intervalle, tout fut nettoyé par les fils des dieux des vents et des nuages et arrosé d’eau de senteur par les fils des dieux des nuages pluvieux et parsemé de fleurs. Et, dans la région des trois mille grands milliers de mondes, tout ce qu’il y avait d’arbres inclinèrent leurs sommets du côté de Bôdhimanda. Et les enfants nés ce jour-là, eux aussi, dormaient la tête tournée du côté de Bôdhimanda. Et ici-bas, dans la région des trois mille grands milliers de mondes, toutes les montagnes aussi, à commencer par le Soumêrou étaient inclinées du côté de Bôdhimanda.

À partir de la rivière Nâirañjanâ jusqu’à Bôdhimanda, dans cet intervalle, la route avait été disposée par les fils des dieux Kâraàvatcharas jusqu’à la distance d’un kroça. Et de chaque côté de cette route, une estrade composée de sept choses précieuses avait été construite par magie, ayant la hauteur de sept palmiers, abritée en dessus d’un treillis précieux, bien ornée de parasols divins, d’étendards et de bannières. À la portée d’une flèche, sept palmiers formés de sept choses précieuses avaient été produits par magie. Et à chaque palmier s’élevant de cette estrade et orné d’une guirlande précieuse, un fruit de palmier était suspendu. Au milieu de deux palmiers, un étang était creusé, rempli d’eau de senteur, avec un fond de sable d’or,