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LALITA VISTARA. — CHAPITRE XVII

Ñiyoutas complets de dieux et d’hommes, furent complètement mûris par les trois véhicules.

Et là il est dit :

10. De ce Bôdhisattva doué de qualités qui est sorti de la ville, les pensées se produisent avec les moyens de réussite pour le profit et le secours des êtres.

11. Au temps de la cinquième dégénération, où l’on a de l’inclination pour une loi défectueuse, il est né dans ce Djamboudvipa, pour arracher à la perpétuation des œuvres dans le monde.

12. Rempli de Tîrthikas, ces insensés qui, ayant des théâtres (pour se montrer comme objets) de curiosité, pour les tortures exercées sur leur corps, croient que c’est (atteindre) la pureté.

13. Ils vont dans le feu et des précipices, nus et couverts de poussière et de cendre. Afin de bien tourmenter leur corps, s’appliquant à pratiquer la Pantchâtapas.

14. Quelques-uns agissant d’après la décision des Mantras, léchant les mains, les ignorants, ne prennent ni ce qui sort de la bouche d’un vase d’airain, ni de la fente d’une porte ;

15. Ni d’un lieu où il y a un chien, ni où l’on dit : Attends ! ou viens ! Après avoir pris une seule aumône d’une maison, ils croient qu’ils ont (atteint) la pureté ici-bas.

16. Ils laissent le beurre clarifié, l’huile do Tila, le miel, la mélasse, le lait, le caillé, le poisson et la chair ; ils mangent le grain de Çyâmaka et les légumes ; ils mangent les fibres du lotus, les Gardoùlas et les bourgeons de riz.

17. Ils mangent des racines, des feuilles et des fruits ; ils portent des habits d’herbe Kouça, de peau et de feutre ; d’autres errent nus, en disant, les insensés : Voilà la vérité, le reste est mensonge !

18. Ils tiennent leurs mains levées ; ils portent leurs cheveux relevés et nattés ; ayant complètement perdu la voie, et demeurant dans ce qui n’est pas la voie, ils sont désireux de marcher dans la bonne voie.

19. Ils dorment sur de l’herbe, sur des pilons, sur de la cendre ; ils dorment aussi sur des épines en se tenant ramassés sur eux-mêmes ; quelques-uns se tiennent sur un pied, le visage élevé, regardant le soleil et la lune.

20. Une fontaine, un étang, un lac, la mer, un fleuve, la lune et le soleil, un arbre, une montagne, une jarre (voilà les objets qu’) ils honorent.

21. Par diverses tortures, ils dessèchent leurs corps, les insensés ! Enveloppés de vues fausses, ils tombent vite dans les voies mauvaises.

22. Certes, cette pratique difficile des vœux et des mortifications que j’entreprends est terril)le ; elle est difficile et impossible à accomplir par les dieux ou les hommes.

23. Et je me livrerai à la contemplation Asphànaka, dont le siège est solide comme le diamant ; contemplation que les Pratyêknbouddhas sont incapables de faire voir.

24. Il y a, en ce monde, des dieux et des hommes qui se contentent des vœux misérables des Tîrthikas ; afin de les mûrir complètement, il faut que j’entreprenne une pénitence rude et difficile.