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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

patience bien comprise par moi qui me suis voué à la force de l’héroïsme, à la méditation et à la sagesse,

34. Pendant plusieurs centaines de mille de Kôtis de Kalpas, et, de plus, ayant touché l’Intelligence suprême, heureuse et calme, l’heure est venue pour moi aujourd’hui de délivrer les être jetés dans la cage de la vieillesse et de la mort !


Tch’andaka dit : J’ai entendu dire, Seigneur, qu’aussitôt votre naissance, vous avez été présenté, pour être examiné, à des Brahmanes connaissant les signes ; et qu’en présence du roi Çouddhôdana, cette prédiction a été faite sur vous par eux : Sire, il sera la prospérité de la famille du roi. (Çouddhôdana) dit : Comment cela ?

Ceux-ci dirent : Cet enfant a les signes de cent vertus ; votre fils est né avec l’éclat de cent vertus. Il sera un (roi) Tchakravartin, souverain de quatre Dvîpas, possesseur des sept trésors. Mais si, après avoir vu le monde affligé de douleurs, il s’en va hors de la famille, après avoir abandonné l’appartement des femmes, quand il aura obtenu l’Intelligence, qui est une condition où il n’y a ni vieillesse ni mort, il satisfera les créatures avec les eaux de la loi.

Eh bien, Seigneur, la voici telle qu’elle est cette prédiction, elle n’est pas sans effet. Cependant, écoutez mes paroles à moi qui désire vous être utile.

(Le Bôdhisattva) dit : Comment cela ?

(Tch’andaka) dit : Seigneur, ce en vue de quoi ici-bas quelques-uns entreprennent des pénitences et des austérités diverses, en portant des vêtements d’écorce, et de peaux de gazelle, une natte de cheveux pour couronne ; portant longs leurs ongles, leurs cheveux et leur barbe ; soumettant leur corps à des austérités, à des austérités excessives de plusieurs espèces, et se livrant à une pénitence terrible de leur choix. Pourquoi, de cette manière, chercherions-nous à obtenir la félicité des hommes et des dieux, quand cette félicité est acquise, Seigneur. Ce royaume est étendu, florissant, prospère, abondant en tout, réjouissant, et rempli d’une foule d’hommes et d’êtres animés. Et ces parcs, les plus beaux entre les plus beaux ! ornés de toutes sortes de fleurs et de fruits, où résonne le chant des troupes d’oiseaux ; et ces étangs embellis par des lotus bleus, jaunes, rouges et blancs, animés par le chant des flamants, des paons, des Kôkilas, desTchakravâkas, des cigognes et des geais, dont les bords sont entourés de Sahakâras, d’Açôkas, de Tcham-