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LALITA VISTARA. — CHAPITRE XIV

Il s'est fait religieux errant et recherche le calma de soi-même. Sans affection, sans haine, il s'en va demandant l'aumône.

Le Bôdhisattva dit :

15. Cela est bon, bien dit et me lait envie. L'entrée en religion, en effet, a toujours été louée par les sages ; là est ce qui est utile à soi et utile aux autres êtres, une vie heureuse, l'Amrïta plein de douceur et le fruit (des œuvres).

Puis le Bôdhisattva ayant détourné le meilleur des chars rentra dans la meilleure des villes.

Alors, Religieux, le roi Çouddhôdana ayant appris que le Bôdhisattva avait vu de pareils objets d'exhortation fit bâtir une grande quantité de clôtures pour le bien garder. Il fit creuser des fossés et construire des portes solides, exhorta les braves, leur fit revêtir des cuirasses et fit atteler des chars. Afin de bien garder le Bôdhisattva, il fit placer dans les carrefours et aux quatre portes de la ville, quatre grandes divisions d'armées, en disant : Tant qu'il sera gardé jour et nuit, le Bôdhisattva ne sortira pas de la maison !

Dans l'appartement des femmes, il donna des ordres : N'interrompez pas un instant la musique et les chants ; tous les plaisirs et tous les jeux doivent être continués sans cesse. Déployez toutes les séductions des femmes, enchaînez le jeune prince, de sorte que, l'esprit charmé, il ne s'en aille pas en religieux errant.

Et ici, il est dit :

16. À la porte ont été placés des hommes qu'enivrent les combats, ayant à la ceinture des épées ou d'autres armes ; des éléphants, des chevaux, des chars sont là ainsi que des hommes couverts d'armures, montés sur une file d'éléphants. On a fait creuser des fossés, construire de grandes clôtures avec des arcades ; on a fait poser des portes solides dont le bruit s'entend jusqu'à un Krôça.

17. Toutes les troupes des Çâkyas inquiets veillent nuit et jour ; et le grand bruit de cette grande armée est retentissant. La ville troublée a l'esprit agité par la crainte : « Que l'être pur ne sorte pas d'ici ! que le descendant de la famille de Çâkya ne parte pas I Que cette race (de rois) ne soit pas interrompue ! »

18. Et la troupe des jeunes femmes reçoit cet ordre : n'interrompez jamais les chants ; tenez-vous toujours prêtes ; enchaînez son cœur par les jeux et les plaisirs ; tout ce qu'il y a de séductions variées des femmes, déployez-les avec beaucoup d'activité ; faites bonne garde, créez des empêchements pour que l'être pur ne s'en aille pas.

19. Les signes précurseurs du temps de la sortie, excellent cocher, sont ceux-ci :