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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

c’est Tchandra ou Soûrya ; ou le seigneur des plus vifs désirs (l’Amour) ; c’est aussi l’image de Roudra ou de Krïchna, à moins qu’il ne soit un Bouddha sans tache, puisqu’il est majestueux avec un corps marqué de signes.

Alors la divinité du bois adressa encore cette Gâthâ aux Richis :

6. Quelque majesté qu’il y ait en Vâigravana ou en Sahasràkcha ; quelque majesté qu’il y ait dans les quatre Gardiens du monde et dans le maître des Asouras ; en Brahmà le maître des Sahas, ou dans les planètes, cette majesté, en rencontrant le fils de Çàkya, n’approche pas de son éclat, en vérité !


Cependant ces Rïchis, après avoir entendu les paroles de la Divinité, étant descendus à terre, virent le Bôdhisattva qui était en contemplation, avec un corps purifié, étincelant comme uu faisceau de rayons.

En pensant au Bôdhisattva, ils le louèrent par des Gâthâs.

L’un d’eux dit alors :

7. Dans le monde brûlé par le feu de la corruption naturelle, ce lac est apparu ; celui-ci obtiendra la loi qui rafl’raichira le monde. Un autre dit :

8. Dans le monde obscurci par l’ignorance un flambeau est apparu : celui-ci obtiendra la loi qui éclairera le monde.


Un autre dit :

9. Dans le passage difficile de l’Océan de la douleur, le meilleur véhicule se présente ; celui-ci obtiendra la loi qui transportera le monde sur l’autre rivage.


Un autre dit :

10. De ceux qui sont enchaînés par les liens de la corruption naturelle le libérateur est apparu ; celui-ci obtiendra la loi qui délivrera le monde.


Un autre dit :

11. De ceux qui sont tourmentés par la vieillesse et la maladie le meilleur des médecins est apparu ; celui ci obtiendra la loi qui délivrera de la naissance et de la mort.

Alors ces Richis, après avoir loué ainsi le Bôdhisattva et avoir tourné trois fois autour de lui en présentant le côté droit, s’en allèrent à travers les cieux.