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LALITA VISTARA. — CHAPITRE VII

allait d'un arbre à un autre, se promenait de bosquet en bosquet, regardant un arbre puis un autre, successivement jusqu'à ce Plakcha, le plus précieux entre les grands arbres précieux, aux branches bien proportionnées, portant de belles feuilles et de beaux bourgeons, tout couvert des fleurs des dieux et des hommes, exhalant les parfums les plus suaves, aux branches duquel sont suspendus des vêtements de diverses couleurs, étincelant de l'éclat varié de différentes pierres précieuses, complètement orné de toutes sortes de joyaux depuis la racine jusqu'à la tige ainsi qu'aux branches et aux feuilles, aux branches bien proportionnées et bien étendues, placé sur le sol de la terre à un endroit uni comme la paume de la main, et bien couvert d'un tapis de gazon vert comme le cou des paons et doux au toucher comme un vêtement de Kâtchilindi, (cet arbre) sur lequel se sont appuyées les mères des précédents Djinas, loué par les chants des dieux, beau, sans tache et parfaitement pur, salué par des centaines de mille de dieux Gouddhâvâsas à l'esprit apaisé, qui courbent leurs tètes avec leurs tresses et leurs diadèmes pendants, c'est vers ce Plakcha qu'elle s'avança.

Ensuite, cet arbre Plakcha, par la puissance de la gloire du Bôdhisattva, s'inclina en saluant. Alors, Mâyâ-Dêvî avant étendu le bras droit pareil à la vue d'un éclair dans le ciel, puis ayant saisi une branche du Plakcha, en signe de bénédiction et regardant l'étendue du ciel en faisant ua bâillement, elle resta immobile. En cet instant, du milieu des dieux Kâmàvatcharas, soixante mille Aspsaras s'étant approchées pour la servir lui font une escorte d'honneur.

Accompagné de la manifestation d'une pareille puissance surnaturelle fut le Bôdhisattva entré dans le sein d'une mère. Au terme de dix mois accomplis, il sortit du côté droit de sa mère, ayant le souvenir et la science sans être atteint par les taches du sein de la mère, comme cela n'est dit d'aucun autre, car, pour les autres, on dit la tache du sein.

Au même instant, Religieux, Çakra, le maître des dieux, et Brahmâ, le maître des Sahas, se tenaient devant lui. Tous les deux remplis du plus profond respect, se rappelant et reconnaissant à son corps et aux parties de son corps le Bôdhisattva enveloppé d'un vêtement divin de Kâçi, le prirent (dans leurs bras).

Et le palais (Koûṭâgara) dans lequel se tenait le Bôdhisattva, quand il