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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

parfaitement pur comme celui qui est allé vivre en pénitent dans la forêt, il ne s’occupait qu’à observer la loi.

Religieux, c’est doué de la manifestation d’une pareille puissance surnaturelle que le Bôdhisattva demeura dans le sein de sa mère.

Et alors Bhagavat dit à Âyouclimat Ananda : Vois-tu, Ananda, le Ratnavyoùha qui est la propriété du Bôdhisattva, et où le Bôdhisattva entré dans le sein de sa mère demeurait ? Ananda dit : Je le vois, Bhagavat, je le vois, Sougata. Le Tathâgata le fit voir à Ajonchmat Ananda, à Çakra, le maître des dieux, aux quatre gardiens du monde et à d’autres qu’aux dieux et hommes, et, à cette vue, tous furent satisfaits, contents, ravis, et leur cœur fut rempli de joie et d’allégresse. Et Brahmâ, le maître des créatures, ayant de nouveau emporté dans le monde de Brahmâ ce RatnavyoCdia, l’y déposa pour lui bâtir un Tchâitya.

Alors Bhagavat adressa de nouveau la parole aux Religieux : C’est ainsi que, par le Bôdhisattva, entré pour dix mois dans le sein de sa mère, trente-six Ayoutas (mille millions) de dieux et d’hommes furent complètement mûris dans les trois véhicules.

Et ici il est dit :

23. Quand le Bôdhisattva, le premier des êtres, fut entré dans le sein d’une mère, cette terre, avec ses forêts, fut ébranlée de six manières.

24. Une lumière de couleur d’or s’étant répandue, toutes les mauvaises voies furent purifiées ; remplies de joie les troupes des dieux (dirent) : Il sera le roi de la loi,

25. Bien posé dans le grand char orné d’un grand nombre de choses précieuses, c’est là, après y être monté, que se tient le héros, le meilleur des guides.

26. Rempli de sandal au parfum le plus suave brille (ce char) ; les trois mille mondes remplis de choses précieuses n’ont pas la moitié de sa valeur.

27. Dans les demeures des régions des trois mille grands milliers de mondes après les avoir traversées, s’est élevé le lotus de Gounâkâra, contenant la goutte d’élixir.

28. Ce (lotus) qui a l’éclat de la pureté, s’étant, le septième jour, élevé au monde de Brahmâ, Brahmâ, après l’avoir pris, on retira la goutte d’élixir, pour la porter au Bôdhisattva.

29. Et il n’y a pas, dans la collection des êtres, un seul qui l’ayant bue la digérât, excepté le Bôdhisattva à la belle conduite.

30. Formée de l’éclat des mérites de plusieurs kalpas, cette goutte d’élixir quand on s’en est nourri, le corps des êtres, leur pensée et leur connaissance deviennent purs.

31. Çakra, Brahmâ et les gardiens du monde, pour rendre hommage au guide (du monde), étant venus trois fois en présence du Bôdhisattva,