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FRAGMENTS TRADUITS DU KANDJOUR

Aussi, par trois fois, toi qui vois et sais tout,
Buddha, je salue ici tes pieds.

Bhagavat, après avoir ainsi accumulé tout un ensemble de manifestations de prodiges, vint dans le jardin du Nyagrodha et s’assit sur un siège élevé au-dessus de l’assemblée des bhixus. Puis, le roi Çuddhodana, Dronodana, Amrtodana, et plusieurs centaines de Çâkyas, avant adoré avec la tête les pieds de Bhagavat, s’assirent à une certaine distance. Quelques Çâkyas, faisant l’anjali en s’inclinant du côté où était Bhagavat, s’assirent à une certaine distance. Quelques (autres) Çâkyas ayant aperçu de loin Bhagavat s’assirent aussi à une certaine distance sans rien dire.

8. ENTRETIEN DU PÈRE ET DU FILS

Alors le roi Çuddhodana adressa à Bhagavat les questions (exprimées) dans ces stances :

Héros, tandis qu’un vainqueur rentre dans sa maison
Avec un attirail de bœufs, de véhicules, de chars.
Comment es-tu venu à pied,
Lentement, pauvrement, sur le sol de la terre ?

Bhagavat répondit :

J’ai à ma disposition le pied de la puissance surnaturelle,
Le véhicule de l’application parfaite ;
C’est ainsi que, à travers les naissances et la corruption,
Je circule partout avec égalité d’esprit sur le sol de la terre.

Le roi reprit :

Autrefois, héros, les habits de Kâçi
Étaient ceux que tu demandais pour te parer ;
Mais ces vêtements rougeâtres et grossiers,
Comment peux-tu les endurer sur ta personne ?

Bhagavat répondit :

Ma parure, ô roi, c’est de revêtir
Le manteau large et ample de la modestie ;
Celui qui porte le manteau de Muni
Est embelli par le calme dans lequel il repose.