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CHAPITRE VI
INFLUENCE DU BOUDDHISME SUR LA LITTÉRATURE, LA PHILOSOPHIE ET LA VIE NATIONALE DES CHINOIS

Nous prions le lecteur de prêter son attention à cette esquisse de l’influence du bouddhisme sur la vie nationale des Chinois. Elle est et a été très grande, sans contredit. L’Hindou a une forme de pensée plus spéculative et plus philosophique que le Chinois : l’esprit pratique du Chinois ne s’est pas amusé à fouiller les profondeurs subtiles de la spéculation familière aux Hindous ; il n’aurait pas pu inventer une philosophie abstraite comme le bouddhisme, mais il peut la suivre et la comprendre quand elle est traduite dans sa langue. Dans les premiers temps de l’ère chrétienne, un grand nombre d’ouvrages philosophiques et autres furent traduits du sanscrit ; ils enseignaient les doctrines bouddhiques sous une forme élégante qui ne pouvait moins faire que de séduire les lecteurs chez un peuple aussi civilisé que les Chinois. Nous allons indiquer quelques traces de leur influence relevées dans les écrits d’auteurs illustres.

Les prêtres de cette religion aiment les fontaines et les grottes. Afin de leur donner un reflet de sainteté, ils inventent des légendes d’apparitions de personnages divins dans leur voisinages ou bien leur appliquent quelque souvenir des visites des hommes illustres. Ils considéraient le poète Soo-tung-po comme un de leurs meilleurs amis, bien qu’il n’eût jamais renié le confucianisme.