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ANNALES DU MUSÉE GUIMET


Zuriadiès’, Firdausi et TAvesIa même le coHaaissent ; c’est le Zarir de Firdausi et du Ydllcdr iZariniii, 1 ■ Zairivairi de l’AvesIa, un des ht-ros de la guerre con(i-o Ârejat-aspa : de sorte que cette dilTérence entre les deux légendes est plus instructive qu’embarrassante : elle montre combien la légende de Vîshiàspa était déjà développée et arrêtée dans ses membres au temps d’Alexandre.

La légende achéménide connaissait donc déjà un Zoroastre et un Vîshlâsp ; et le lien étroit que le Néo-Zoroatrisme établit entre eux donne à penser que le Zoroastrisme ancien les rattachait déjà l’un à l’autre. Mais il semble que ce lien était d’ordre purement mythique. Dans Charès, en effet, tlyslaspe et son frère Zarîr sont fds d’Aphrodite et d’Adonis. Or, Aphrodite est la traduction grecque d’Anâhita’, la Déesse des Eaux, et le parèdre de la Déesse des Eaux est l’Ized Bôrj, c’est-à-dire le Feu mâle, Apàm Napàt, le Fils des Eaux’* ; Hyslaspe et Zarîr sont donc les fils d’Anâhila et d’Apâm Napàt : et en effet leur- père, dans l’Avesta, se nomme Aurvat-aspa-*, qui est l’épithète d’Apàm Napàt. Un autre fait (lui tend encore à confirmer celte induction, c’est l’embarras de l’Avesta et de l’épopée à rattacher Aurvat-aspa et Vîshtâspa à la dynastie qui précède, celle des Kéanides : Luhrusp succède à Kai Khosrav, on ne sait pourquoi ni comment, et les Pahlavans, comme nous, se demandent d’où il vient Si Vîshlàspaeslle filsd’Aiiàhitaet d’Apâm Napàt, il n’est pas étonnant que dans quelqu’une de ses aventures surnaturelles, il ait rencontré Zarathushtra, conçu non comme prophète, mais comme Ilaoma incarné : Anàhît, Bôrj et Hôm forment, en effet, un groupe mythique consacré". Quoiqu’il en soit de cette hypothèse, et que la légende ancienne eût déjà ou non rattaché le sage au guerrier, le Néo-Zoroastrisme les reçut l’un et l’autre du passé ; et dans l’état de lulle religieuse où il se forma, cherchant 1. Lire Zariarès.

2. Vol. 11, 365. — C’est une coïncidence, au moins curieuse, que le nom d’Aïu’itiita reparait dans Firdausi, qui fait alterner le nom de Nàldd avec celui de Kitdhthi (IV, i>89, 451).

3. Yt. XIX., 52, note 8’2.

4. Aurval-aspa (Yl V, 105) devenu Lôhrdsp [ibid., note 136). 5. Livre des /toi.i, IV, 207.

6. Vol. 11, 310-317.