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ORIGINES DU ZOROASTRISME. — III. L'AVESTA ET LES ARSACIDES


lenuc (Je Keresâni qui nesl point un nom propre, mais une épitlièli ;, un dérivé do keresa << handil »’, est Iraduil en pehlvi pur son dérivé k’iUstjàk-, el ce terme de k’disyùk est employé dans toute la littérature posl-avestéonne pour désigner les inlidèles du pays de Roum, c’est-à-dire les chrétiens byzantins. Si le mol làlisyàh désigne les Houmis à l’époque de l’empire grec chrétien, l’original zond qu’il représente a dû désigner les Grecs anciens à l’époque antérieure. L’interprétation traditionnelle de Keresâni nous ramène donc par une voie indirecte à la conclusion oîi l’induction historique nous avait conduit : pour elle le Keresâni est un Grec. Si le Keresâni est un Grec, ce ne peut être qu’.Vlexandre. Le Bnhman Yashl, apocalypse pehlvie du temps des croisades, endosse en toutes lettres cette conclusion. l’assani en revue les princes restaurateurs de la religion, il met en tête « les princes arsacides qui chassent du monde l’hérésie qui y dominait et détruisent l’impie Alexandre, le kilisydk ». La tradition a donc conservé un souvenir net et distinct qu’Alexandre était un Keresâni. Si le Kerêsani de notre texte est Alexandre, ce texte — et l’on peut dire tout le Hùm Yasht, qui forme un tout d’une unité parfaite, — sera postérieur à la mort d’.Moxandre et plus exactement à la chute de la domination grecque : car la domination grecque a survécu dans l’Iran près de deux siècles à son fondateur, et ce n’est que vers l’an loO avant notre ère que les victoires de Mithridate le Grand (I 71-137 ?), le véritable fondateur de l’empire arsacido, ont porté le dernier coupa l’usurpateur du pa.s kilisi/dk’. Nous concluerons donc que notre texte nu pu èlrc écrit avant la moitié du ir siècle avant notre ère.

1. or Nîrangistdn, §26. Dans la traduction du Yasiil j’ai laissé la possibilité d’un ancien rapport mythologique entre keresâni el le védique kriçànu : après nouvel examen, je crois que le rapport n"esl que philologique. Il n’y a pas de raison décisive pour faire de kriçànu même un nom propre. En tout cas keresâni est un nom commun, siguiliaiit haudit ; l’emploi de tem avec keresânim indique déjà que l’on n’a pas afTaire à un nom propre, et l’on n’aurait jamais songé à y chercher un nom propre sans l’archer kriçànu des Védas. Buruouf, qui ignorait kriçAnu, avec son ordinaire bon sens lit tout naturetlemeut de keresâni un adjectif. 2. ki/isi/âk est formé de keresa-keresâni sur le type de .frisy ;k-Franhrasyan. 3. C’est vers 147 que les l^arthes eulreul à Seleucie, la capitale de l’empire grec.