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ORIGINES DU ZOROASTRISME. —II. FORMATION DE LA COLLECTION AVESTÉENNE

I

Les vingt et un Nasks, créés par Ahura des vingt et une paroles de l’Ahuna vairya 1[1], ont été apportés par Zoroastre au roi Vishtâsp. Deux copies de l’ouvrage complet ont été écrites par ordre de Vîshtâsp, — selon une autre tradition, par le dernier Darius, Dârâ, fils de Dàrâ, — et elles ont été déposées, l’une dans le trésor de Shapîgân 2[2], l’autre dans les archives nationales 3[3]. L’ouvrage complet contenait mille chapitres 4[4].

Durant l’invasion d’Alexandre l’exemplaire contenu dans les archives est brûlé : celui du trésor de Shapîgân est enlevé par les Grecs qui le font traduire en leur langue 5[5].

Un premier essai de restauration est entrepris par le roi arsacide Valkhash, qui fait rechercher et réunir tous les débris dispersés qui s’étaient soit conservés par écrit, soit transmis oralement 6[6].

Ardashîr Bàbagân, le Grand Roi (211-226, 226-241), fait venir à sa cour le grand prêtre 7[7] Tansar ; il lui donne mandat de réunir et com-

  1. 1. cîgûn padtàk aîgh ; brehînêt olâi vîsp-âkâs dâtâr min kuld mârîk l sravôk : retranscrite en zend, cette citation serait : thweresat aêshô yô vîspô-vîdhvâo data haurvat haca vacat ( ?) ôyûm sravô.
  2. 2. Nom incertain ; on rencontre cinq fois la lecture Shapîgân, deux fois la lecture Shaspîgân (West, l. l., 413, n. 4). On pourrait lire aussi Shîzîgân, « de Shîz » : Shîz était une des anciennes capitales religieuses de l’Iran, au temple de laquelle les Sassanides allaient en pèlerinage à leur avènement ; mais Shiz est une forme arabe, laforme iranienne étant’Ciz (de Caêcasta ; vol. I, 155) : il faudrait admettre que la forme arabe était déjà devenue populaire parmi les Parsis du ixe siècle. On attendrait volontiers ganji shahîgân, le trésor royal : mais il est difficile de corriger shap en shah. — Selon le Shâh Nâmak (Les villes d’Iran), l’exemplaire de l’Avesta était déposé dans le trésor du temple du feu à Samareand ; selon l’Ardà Vîrâf (I, 7), à (Stâkhar ou Persépolis).
  3. 3. dez-î nipisht, litt. « la forteresse des livres » : cf. l’hébreu XXX XXXX.
  4. 4. Dînkart, VIII, 1, 20 ; d’après le Shah Nâmak, I, 200 chapitres, écrits en blanc sur des planches d’or ; Maçoudi (II, 125) et Tansar ont 12, 000.
  5. 5. Document A, § 5.
  6. 6. Document B, § 24.
  7. 7. Document A, § 7.