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ORIGINES DU ZOROASTRISME. — VII. RÉDACTION DE L'AVESTA


durée relativement limitée, deux ou trois siècles au )h>, et les couclies successives, si on pouvait les séparer, marqueraient, non pas des époques de créations successives, mais les extensions successives d’une compilation qui essaie de tout embrasser et afTocte de plus en plus les proportions de rencyclopédic. 11 v a seulement deux faits (ju’il importe de mettre en lumière :

1" Une partie de l’AvesIa en prose a pu être écrite en même temps que les Gâthas. Les termes du Din/airl, qui fait réunir par Vologèse les fragments transmis par écrits ou oralement, supposent ime œuvre plus variée que les seules Gâthas. D’autre pari la présence d’une divinité abstraite comme Vaninda, l’Ascendant victorieux, sur les monnaies de Huvishka, prouve que ce panthéon abstrait qui donne son caractère au Néo-Mazdéisme existait déjà en partie, ce qui suppose l’existence d’une littérature, car ces divinités sont des créations de l’école. Les listes divines de l’Avesta ont pu être élaborées à l’époque dos Gâlhas. Il ne faut pas se laisser tromper par l’archaïsme de la langue desGAlhas comparée à celle de l’Avesta en prose : cet archaïsme est apparent et voulu, il n’y a pas de différence essentielle entre les deux langues : les différences sont toutes extérieures. Les différences de style et de lexique résultent nécessairement de celle des idées, qui sont là d’un ordre plus relevé, plus abstrus et plus solennel : la langue des Prophètes n’est point celle du livre des Rois ou du Lévitique. Les différences apparentes de phonétique et de morphologie se ramènent à des particularités d’orthographe ’.

TOTE, De partihus anim., III, 7). — (’.T. les idées de IWvesta et d’. axagore sur les

dimensions du soleil [iiifra. Fragments, p. 17, noie 1). I. La seule difTércnce morphologique qu’il semble difficile d’expllquerainsi esl celle du génitif archaïque en ahyà comparé au génitif vulgaire de ahù : faut-il supposer que ê final peut se lire ya ? 11 faut se rappeler que les textes zends ont dû être écrits d’aboi-d dans le caractère pehlvi :orle pchlvia le même signe pour ’"et pour»/". Tinlériourdu mold’ailleurson a aè pour aya.ao pour a va, dans des cas où le mètre prouve une prononciation dissyllabique, ce qui établit en fait la possibilité que c final zr ya.

— Une divergence phonétique grave est celle de dregvaiit à côté de drvaiit, parallèle à celle du perse margu à côté du zend môuru. .Mais ce que nous contestons, ce n’est pas l’existence de formes archaïques et de formes récentes, — les textes qui ont servi de modèles de langue en présentaient sans doute, — c’est seulement que l’emploi de ces formes, dans la période où nous nous plaçons, suppose une dillérence de