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ZEND-AVESTA : VENDIDAD. - FARGARD 19 265

Quel sacrifice offrirai-je, quel sacrifice ferai-je offrir " à la création d’Ahura Mazda ?

18 (60), Ahura Mazda répondit :

Descends vers les arbres qui croissent, ô Spilama Zaralhushtra, et devant l’un d’entre eux, beau, de haute croissance et puissant, prononce ces paroles : Hommage à toi, bel arbre, créé par Mazda et saint. Ashem vohû.

19 (63). Le prêtre en détachera un Baresman, de la longueur d’un soc de charrue, de la largeur d’un grain de blé^". Que les fidèles ne cessent pas de fixer l’œil sur le Baresman ^", le tenant de la main gauche, pendant qu’ils offrent à Ahura Mazda, pendant qu’ils offrent aux Amesha-Spentas les hautes el belles tiges d’or de Haoma, et la Bonne Pensée, et la bonne Râla*-, créée de Mazda, excellente.

on attendrait une forme en ô. — jazànè, frâj ham, « je sacrifierai " ; frayazànè, fràj yazbakhûnam hdvishtdni H, « je sacrifierai : moi et mes disciples » ; frayaz semble donc indiquer le sacrifice de Zoroastre accompagné de ses disciples ; le sens littéral serait : « je sacrifierai en nombre ». Comparer la nuance analogue de fradatlieu en regard de dathat (note 28).

45. Pour cueillir un Barsom ; le Barsom, représentant de la nature végétale, recevra l’eau des libations, symbole des pluies fécondantes (vol. I, pp. 397 et lxxxv). Le sacrifice à la nature se fera donc sous l’espèce du Barsom : c’est pour cela que, durant tout le sacrifice, le fidèle doit avoir les yeux sur le Barsom (§ 19). L’espèce n’est pas spécifiée : aujourd’hui c’est du grenadier que l’on prend le Baresman.

43. aêsoô-dràjù yavù-fratliù, ês/i drâj javak pa/inâ ; on pourrait penser à deux noms de mesure : « long d’un aêsha, large d’un yava » : mais le rapport singulier qu’offre la signification des deux noms, si on donne à yava sa valeur ordinaire et à aèsha celle qu’il a presque certainement dans le seul autre passage où il paraisse (Farg. XIV, 10). donne à penser que nous avons ici un nouvel exemple du même symbolisme : le Barsom, représentant de la nature végétale, est supposé rappeler, par ses dimensions, le produit le plus précieux de la terre et l’instrument qui le procure. Se rappeler que le grain sert souvent de mesure de longueur : le grain d’orge est à la base du système métrique anglais : 3 liarleycorns pour 1 incli. 46. pairi-keretcm, apar-nikirhhinli, « le regarder » ; pairi-kcrefitish, madam karmê « que tu interrompes », glosé bard s/ia/jkùnê ; les deux mots ne font donc qu’assonner et ne sont pas parents ; l’un est dérivé de kar, l’autre de Ucrcftl. kcrci-itish est sans doute un pluriel abstrait construit avecanhen. Les fidèles dont il e.= ;t parle, naro aslinvanù, ne sont pas les spectateurs, lesquels ne tiennent pas le Barsom en main, mais les prêtres. La phrase passe subitement du pluriel au singulier, qui est plus natu rel, car il s’agit du seul Zaotar. — Râla, rdii/i, personnification des libéralités faites aux dieux parles hommes (sous forme d’olfriindes) et parles dieux aux hommes.