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ANNALES DU MUSÉE GUIMET
Avec piété parfaite, pour le rachat de son âme 2, il offrira au feu d’Ahura Mazda 3[1] dix mille charges de bois dur, bien séché 4[2] et bien examiné 5[3].


3 (6). Avec piété parfaite, pour le rachat de son âme, il offrira au feu d’Ahura Mazda 3 dix mille charges de bois tendre, d’Urvâsna, de Vohûgaona, de Vohû-kereti, d’Hadhânaêpata, ou de tout autre bois odorant 6.
[4]


4 (7). Avec piété parfaite, pour le rachat de son âme, il liera dix mille faisceaux de Baresman 7[5].

Avec piété parfaite, pour le rachat de son âme, il offrira aux bonnes Eaux dix mille libations 8[6], unies au Haoma et au [lait] de la vache 9[7], préparées purement et filtrées 10[8], préparées purement par un homme de bien, filtrées par un homme de bien, et mêlées à la plante que l’on nomme Hadhânaêpala 11[9].


5 (9). Il tuera dix mille serpents qui se traînent sur le ventre 12[10].

Il tuera dix mille kahrpii, serpents à forme de chien 13[11].
  1. 3. Probablement au feu Bahrâm. — ashaya vanuhya, pun ahlâyîhî shapîr. — urunê cithim, litt. en valeur de payement pour son âme (ravân pûn tôcishn cithim = : * cithyam, adjectif dérivé de citha : cf. Farg. III, note 70).
  2. 4. hushitanàm (K2), khushk.
  3. 5. Voir vol. I, p. 390, n. 29.
  4. 6. Voir Farg. VIII, note 3.
  5. 7. Pour dix mille sacrifices.
  6. 8. Il offrira dix mille fois l’âb-zôhr : Yasna LXII-LXIX.
  7. 9. L’eau consacrée, mêlée au Hôm et au jîvâm : cf. vol. I, lxxvi.
  8. 10. paîrigharshtanàm : voir Yasna LXVIII, 10, note 17.
  9. 11. L’urvarâm : voir vol. I, lxv.
  10. 12. udarô-thrâsanàm ; traduction corrompue ; glose correcte : « leur qualité d’être udarô-thràsa consiste à marcher sur le ventre » (anà aîgh pun ashkûm dûbârêt). Cf. sscr. udara « ventre. »
  11. 13. azhinàm spakanâm kahrpunâm ; Frâmji et la traduction persane assimilent kakrpu à kehrp (ajdah çagni sûratnô; {{persan}}[en écriture {{arabe}} ?] : mais le pehlvi a karpûk qui est sans nul doute le nom du kharfastar que l’on a en vue. Glose : « leur qualité d’avoir forme de chien consiste en ce qu’ils s’asseyent sur le derrière ». On pourrait songer au chat, gurba {{persan}}[en écriture {{arabe}} ?] qui est abhorré du Parsisme autant que son ennemi la souris (vol. I, 144, n. 15) : « Les animaux que les Gaures ont en horreur, dit G. de Chinon (p. 462), sont les serpens, les couleuvres, les lézars et autres de cette espèce, les crapaux, les grenouilles, les écrevisses, les rats et souris, et surtout le chat. » Un Rivayât, paraphrasant notre passage, met le chat au nombre des khafastars à tuer pour racheter le meurtre du chien d’eau (East India Office Library, VIII, 13). Une énumération des principaux kharfastars dans le Grand Bundahish contient « le serpent, le scorpion, le karbûk, la fourmi, la mouche et la sauterelle » ; or, un des deux manuscrits, au lieu de karbûk qui est notre karpûk, lit gûrbûk, qui est visiblement pour gûrbak, « le chat ».