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APPENDICE A 147

mouche qui bourdonne sur les cadavres -.Toutes les cérémonies de cel ordre peuvent se résumer en deux mots, ceux-là même qui résument aujourd’hui toutes les mesures prophylactiques en cas d’épidémie : i" interrompre les communications des vivants avec le centre d’infection réel ou supposé ; 2" détruire ce centre même.

Aussitôt que le malade est évidemment perdu, d’une part on lave le linceul qui doit vêtir le cadavre, et on prépare la chamiire funéraire isolée qui doit le recevoir en attendant sou transfert au Dakhma : d’autre part on fait venir deux prêtres ou plus qui récitent pour lui la formule de Pénitence, le Patet. Si le mourant est capable de la réciter lui-même, soit seul, soit à la suite des prêtres, il n’en est que plus sûr de son salut. A défaut du Patet, l’Ashem vohû, récité au dernier souffle, suffit*, n Celui qui récite le Palet, quelques péchés qu’il ait commis, n’ira pas dans l’enfer ; il recevra son châtiment à la tête du pont Cinvat, puis on le conduira à sa place (dans le Paradis)^ » Ln instant avant la mort, on fait couler dans la bouche du mourant quelques gouttes du Hôm préparé pour le sacrifice, en symbole d’immortalité et de résurrection : c’est, on sait, le Haoma blanc qui sera l’instrument de la résurrection à la fin du monde Puis on lave à l’eau le corps du mourant et on lui met des vêtements de coton, blancs et absolument propres’. Un des parents lui met le Kosli en récitai. t VAhiira Mazda Khiidài", de sorte qu’il puisse mourir dans la livrée du Mazdéen. Puis on l’étend sur le sol, sur un drap blanc de coton : deux hommes s’asseyent à son côté, et au moment où il meurt on murmure à son oreille l’Ashem vohû.

Dès cet instant nul ne peut plus toucher le mort : le corps est tombé sous la prise de la Druj Nasu et les porteurs seuls, les Nasà-sàlàrs, pourront 2. Cf. Farg. VII, 2.

3. Cf. Farg. VllI, 8 ; la im’nie sans doute qui sert d’Anin’.ifit-f/fUi. 4. Yast XXI. -14-15.

5. Saddar, cti. xlv.

6. Voir vol. I, Lxv. Quelquefois on lui fait aussi avaler le jus de quelques grains (ïurvaràm ; sans doute pour mieux se rapprocher d’un Yasua en règle. 7. Ces vêtements n’ont pas été blanchis par le blanchisseur, mais blanctiis à la maison même, pour l’occasion et au moment voulu. Ils ne doivent jamais plus servir et seront détruits après les fum-railles.

8. Vol. 1, p. 390, note 30.