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CHAPITRE II


L’AVESTA ET L’INTERPRÉTATION DE L’AVESTA


I. L’Avesta tel que nous le possédons.— L’Avesta sassanide. — Avesta et Zend.
II. Secours pour l’interprétation de l’Avesta. — Secours directs. — Secours indirects.
III. Spécimens de la méthode historique.


I

L’Avesta est l’ensemble des textes sacrés de la religion dite Zoroastrisme ou Mazdéisme, du nom de son prophète, Zoroastre, ou de son dieu suprême, Ahura Mazda. Cette religion, dont les origines se perdent dans le passé le plus lointain de l’Iran, devint la religion de l’État à l’avènement des Sassanides, en l’an 226 de notre ère, et régna jusqu’au moment où la conquête arabe mit fin à la dynastie sassanide et à l’indépendance nationale (652). L’ascendant de l’Islam et la persécution ont amené son extinction progressive en Perse, où elle ne compte plus que quelques milliers d’adhérents, principalement à Yezd et dans le Kirman[1]. Elle a trouvé un refuge dans l’Inde où une colonie très prospère, descendue des fugitifs qui, à diverses
  1. D’après M. Houtum-Schindler, le nombre des Parsis en Perse était, en 1881, de 8 499, dont 6 483 à Yezd et aux environs, 1 756 à Kirman et aux environs, 150 à Téhéran, 58 à Bahràmàbàd, 25 à Shiràz, 15 à Kàshàn, 12 à Bùshihr (ZDMG., 1882, 55). Ils auraient absolument disparu sans la protection efficace de leurs frères de l’Inde anglaise qui, depuis 1882, les ont fait exempter de la jazya et des vexations qu’elle amène (Dosabhai Framji Kahaka, History of the Parsis, 2 vol. in-8o, 1884 ; vol. I, 79-80).