Page:Annales du Musée Guimet, tome 2.djvu/55

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
41
SOUKHÂVATÎ-VYOÛHA-SOÛTRA

couleurs variées, cigognes, paons, perroquets, rossignols, cariobïngas, oiseaux de Konn-minn. Ces oiseaux chantent, pendant les six heures du jour et les six heures de la nuit, avec une voix charmante et agréable. Cette voix chante les doctrines telles que celles des cinq racines, des cinq forces, des sept Bodyangas et des huit Bodyangas etc. Les êtres de ce monde entendant cette voix pensent aux Bouddhas, aux doctrines et à l’assemblée des prêtres. Sharipoutra, ne dis pas que c’est par l’effet des péchés que ces oiseaux sont nés. Quelle en est la raison ? (voici pourquoi) dans ce monde de Bouddha il n’y a point d’êtres des trois mauvais mondes ; Sharipoutra, dans ce monde de Bouddha on ne connaît même pas le nom des trois mauvais mondes, comment pourraient-ils exister en réalité ? Ces oiseaux sont tous créés par la transformation de la lumière de Bouddha pour propager les doctrines.

Sharipoutra, dans ce monde de Bouddha le vent souffle doucement, agite les arbres ornés de choses précieuses ainsi que les rideaux en forme de filets ornés des choses précieuses et fait entendre des bruits charmants et agréables, comme, par exemple, cent ou mille sortes d’instruments de musique qui résonnent en même temps en chœur. Ceux qui entendent ces bruits arrivent tous sans le vouloir, à penser au Bouddha, aux doctrines et à l’assemblée des prêtres.

Sharipoutra, dans ce monde de Bouddha de pareils embellissements, etc.

Sharipoutra, quelle est ton opinion ? pour quelle raison ce Bouddha est-il appelé Amitâbha ? Sharipoutra, la lumière de ce Bouddha étant immense, éclaire les mondes des dix directions et rien ne s’y oppose ; c’est pourquoi il est appelé Amitâbha.

De plus, Sharipoutra, les vies de ce Bouddha et des habitants du monde de Bouddha sont asangna kalpa, (immense, illimité) ; ainsi on l’appelle Amitâbha[1].

Sharipoutra, il y a aujourd’hui dix kalpas qu’Amitâbha est devenu Bouddha. De plus, Sharipoutra, ce Bouddha possède des disciples Shamans innombrables et en nombre illimité ; ils sont tous Arhats ; leur nombre est incalculable ; il en est de même des Bodhisattvas.

Sharipoutra, dans ce monde de Bouddha de pareils embellissements, etc.

De plus, Sharipoutra, tous les êtres qui naissent dans le Soukhavati ne reviennent plus en arrière. La plupart d’entre eux peuvent être bientôt

  1. Sans limite.