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TEXTES SANSCRITS DÉCOUVERTS AU JAPON

POST-SCRIPTUM

10 mars 1880.

L’espoir que j’exprimais dans ma brochure sur « des textes sanscrits découverts au Japon », c’est-à-dire que d’autres textes soient encore rendus à la lumière au Japon ou en Chine, a été réalisé plus tôt que je ne m’y attendais. M. A. Wylie m’écrivit le 3 mars qu’il avait rapporté du Japon une quantité de livres sanscrits-chinois, et ensuite il eut l’obligeance de me les envoyer pour les examiner. Ils sont de même aspect et du même caractère d’écriture que le dictionnaire que M. Edkins m’a prêté et que le Sukhavatî-vyûha que j’ai reçu du Japon. Mais, à l’exception d’un recueil d’invocations, intitulé Vagra-Sûtra et du court Pragnâ-Sûtra, ils ne contiennent pas de textes suivis. Ces livres sont destinés à apprendre l’alphabet sanscrit et toutes les combinaisons possibles ou impossibles des caractères devanâgari, et c’est tout. Pourtant ce grand nombre de livres écrits pour enseigner l’alphabet sanscrit est de bon augure pour l’existence de textes sanscrits. Parmi les livres de M. Wylie il se trouve un second vocabulaire chinois-sanscrit-japonais, sur lequel M. Kasawara me donne la notice suivante : « Ce vocabulaire est intitulé Mille Mots sanscrits et chinois ; on dit qu’il a été composé par I-sing, qui quitta la Chine pour aller dans l’Inde en 671, environ vingt-sept ans après le retour d’Hiouen-Thsang, et que l’on connaît mieux comme auteur d’un livre nommé Nanhae-ki-kwei-chou’en sur les mœurs et les coutumes des buddhistes indiens de ce temps.

« Ce vocabulaire a été apporté de la Chine au Japon par Zikaku, prêtre japonais, qui alla en Chine en 888 et revint en 847. À la fin du livre il est dit qu’en l’an 884 un prêtre japonais du nom de Rioyu copia ce vocabulaire sur un texte appartenant à un autre prêtre, Yûîkaï. L’édition que M. Wylie a rapportée du Japon a été publiée dans ce pays en 1727 par un prêtre nommé Jia-kumyo. »