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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

Magnificence de leurs vêtements ; — leurs chevaux et le harnachement de ceux-ci ; — leurs voitures et leurs chariots etc., etc. — Çâkya compare souvent cette ville à la résidence des dieux présidés par Indra. — Par l’ordre de Çâkya, Kun-dgah-vo (Ananda) s’avance jusqu’à la porte de la ville, prononce solennellement plusieurs mantras ou séries de formules magiques (en sanskrit) pour purifier la ville de tous mauvais esprits et faire cesser l’épidémie. Les incantations commencent ainsi : Visarata (4 fois) — Muñcata (3 fois) — Nirgacchata (4 fois) etc. ; elles sont suivies de vers de bénédiction pour la prospérité de la ville[1].

Feuille 132. — Parti de cette ville, Çâkya passe, dans le trajet, par plusieurs localités dont il raconte à Kun-dgah-vo (sk. Ananda) l’ancienne histoire ; — il fait diverses réflexions à ce sujet, et, en plusieurs endroits, il donne des enseignements à ceux qui viennent le visiter.

Les feuilles 155-192 contiennent le récit de l’entrevue de Padma-Sñing-Po et de Çakya. — Ce célèbre brahmane, apprenant que le voyage de Çakya l’a conduit dans les environs, lui envoie un de ses principaux disciples (Ma-Sdug) qui a de grandes connaissances, accompagné de plusieurs vieux brahmanes d’un caractère respectable, pour apprendre par eux la vérité ou la fausseté des bruits qui courent sur Les talents de Gautama, et pour savoir s’il a réellement les signes caractéristiques d’un sage. — Attitude de Ma-Sdug ; sa conversation avec Çâkya ou Gautama. Il traite ceux de la race de Çâkya de parvenus ou de gens connus depuis peu (Da-byung). ད་བྱུང་

Feuille 160. — Çâkya lui explique l’origine de la race Çâkya et aussi celle de la famille de Ma-sdug. Celui-ci est tout confus et ne peut rien répondre à Çâkya, qui le remonte, en sorte qu’il demande à être instruit. — Alors le docteur lui explique tout au long la doctrine d’un Buddha, et les divers devoirs moraux que brahmanes et prêtres bouddhistes doivent également observer et accomplir religieusement. Il relate ensuite plusieurs coutumes superstitieuses et déclare que tout vrai brahmane ou prêtre bouddhiste doit renoncer à de telles pratiques.

Au retour de Ma-sdug, Padma-sñing-po, apprenant que son disciple n’a pu répondre à Gautama, eut un si grand déplaisir de ce que Gautama lui

  1. Cet épisode est répété dans le Mdo (xxvi, 11o) et Rgyud (xi 4o).