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UN OSTRACON ÉGYPTIEN

est tellement différent qu’il peut à peine servir pour indiquer le sens général des phrases. Nous rencontrons en premier lieu une défense : , que Tuarma, le grand prêtre ne monte point sur elle ! A quoi cela peut-il se rapporter ? nous l’ignorons ; mais en recourant au texte du Todtenbuch, nous voyons que la tradition religieuse a changé ; nous voyons apparaître un nouveau nom de prêtre, l’, qui n’existe nulle part dans le texte ancien. Parmi les fragments du papyrus d’Osiriu décrit plus haut, se trouve la ligne correspondant à la ligne 4 de la pl. B : elle est ainsi conçue : on lui dira, on l’appellera ou peut-être il deviendra l’uar qui voit son père, il deviendra Vuarma. C’est à cette désignation que finissait le récit du papyrus et de l’ostracon ; à l’époque où le Todtenbuch a été écrit on y avait ajouté tout ce qui concerne le nouveau nom . Il en est ainsi non seulement au chap. cxv, mais même au chap. xliv, où le Todtenbuch mentionne ce prêtre, dans cette phrase, l. 4 : , je suis ton fils, l’uarpehti qui voit tes mystères. Le papyrus Mallet du scribe Bokeuchons de la XXe dynastie nous donne la rédaction suivante : , je suis ton fils Horus, je vois tes mystères. Horus étant par excellence le prêtre chargé du culte des ancêtres, le sens général de la phrase est le même ; mais on peut en conclure aussi que le titre de il n’avait pas encore été adopté. C’est par des faits de cette nature qu’on peut établir la chronologie des papyrus funéraires.

Le reste du chapitre consiste à rapporter à des paroles de Ra ou d’un de ses interlocuteurs, le nom de localités, de cérémonies ou d’objets sacrés. Ces étymologies bizarres sont très fréquentes dans les textes religieux ; plusieurs chapitres du Todtenbuch ne renferment pas autre chose. Je sais, nous dit notre texte, ce qu’a fait la femme bouclée à l’homme qui est devant elle. Cette femme bouclée n’est autre que la déesse Isis, dont il nous est dit, l. 6, qu’elle arrive en barque à Héliopolis. Là-dessus l’auteur nous raconte qu’il s’établit une conversation entre Ra et un personnage mythologique que M. Goodwin considère comme un roi fabuleux ; le Todtenbuch l’appelle