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VISITES DES BOUDDHAS DANS L’ÎLE DE LANKA

forêt montagneuse que vous voyez élevée et pleine d’une grâce glorieuse belle ; avec son vert feuillage, ses tendres feuilles, ses cascades et ses arcs-en-ciel ; ondulée sous l’effort des vents, délicieuse avec ses massifs de lotus et ses éclairs étincelants ; résonnant du doux bruit de la brise légère et du mugisse ment des nuages ; semblable au sombre pic d’un nuage gonflé de pluie sur l’horizon de l’orient ; arrosée par des chutes d’une onde blanche comme la plus blanche ambroisie ; placée au milieu de ces sites sauvages comme un nid de paons ; objet digne d’être choisi pour les cérémonies d’offrandes au Bouddha ; demeure des dieux et des déesses qui se livrent aux divins plaisirs ; agréable à des multitudes de dieux qui exécutent des danses correspondant aux airs variés produits par le jeu simultané des cinq sortes d’instruments de musique, atata, witata, witatata, ghana et susiraja[1] ; constamment citée en décrivant diverses sortes d’objets, tels que : arbres, lianes, ruisseaux, quadrupèdes et oiseaux, et chantant les airs qui sont agréables aux dieux au sommet de la montagne escarpée de Samantalîouta ; aparaissant telle qu’un noble éléphant Airawana[2] dont tout le corps est blanchi de la blanche couleur des gouttes de rosée, et étendant au loin comme des rangées de trompes une multitude de ruisseaux qui fuient en diverses directions ; gracieuse avec ses ondulations qui s’élèvent jusqu’à la pointe des rochers ; splendide avec sa multitude de rochers arrondis s’élevant comme des dômes, et de troncs de diverses formes semblables à une multitude de défenses ; embellie de cataractes semblables à des exsudations de sucs qui tombent doucement goutte à goutte, et de blocs de grosses pierres semblables à des temples : imprimez (dans cette forêt) votre tendre, délicat et glorieux pied, et améliorez la situation prospère de la période de cinq mille années. »

53. Le Seigneur de la race bipède, dont les commandements mènent tout l’univers au bonheur, agréa la prière, en stances telles que celles-ci, du noble dieu Soumana, et quand Bouddha, quittant cette cité de Kélani, fut monté dans les airs, accompagné de cinq cents prêtres saints y compris les quatre-vingts disciples honorés, tels que grands Brahmas, Sahampati, suivis par la foule des Brahmas, le noble dieu Soumana couvrit une de ses épaules avec un vêtement

  1. Les cinq instruments de la musique religieuse : atata, tambour, witata, tambourin, witatata, instrument musical formé de trois peaux, ghana, cymbales, susiraya, flûte.
  2. L’éléphant blanc du dieu Indra.