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VISITES DES BOUDHAS DANS L’ÎLE DE LANKA

43. Ainsi dans la huitième année de sa dignité de Bouddha, sur l’iavitation du grand prêtre Sounaparanta, il monta, suivi de cinq cents thérats saints, dans cinq cents palanquins d’or que le dieu Sekraia avait fabri(|ués pour les lui offrir. Il vint sur le territoire de Sounaparant, et reçut en présent le palais nommé Chandana-mandala-malaka, bâti par quelques marchands dans le monastère de Mouhoulou ; et là il prêcha ses doctrines aux êtres doués de raison et leur accorda la jouissance des chemins. Il demeura plusieurs jours en cet endroit et alla ensuite à la ville de marché de Souparaka, sur l’invitation du prêtre Purna, et là il prêcha ses doctrines au peuple. Comme il retournait à la cité de Sewet, il arriva sur les bords de la rivière de Nermada, et là, sur la prière du roi naga Nermada qui habitait la rivière, il goûta la divine nourriture que ce roi lui offrit, lui donna quelques conseils, et établit un grand nombre de Nagas dans l’observation de l’initiation à sa religion. Et à la requête du roi naga Nermada, il imprima son glorieux pied droit, doué de cent huit signes favorables[1] sur une magnifique plage semblable à un monceau de poussière de perles, sur le bord de cette rivière où les vagues écumantes frappaient et se brisaient ; et il accorda aux Nagas les moyens d’acquérir des mérites.

44. Quand les vagues s’avançant battent le monceau de sable sur lequel est imprimé le glorieux pied au bord de cette rivière dans le pays de Yonaka, la glorieuse trace du pied est couverte par l’eau, et quand les vagues se retirent, l’empreinte du pied reparaît avec tous ses signes favorables, telle qu’un sceau imprimé sur la surface d’un bloc de blanche cire d’abeilles, sans la moindre altération des marques bénies, réjouissant les yeux de tous ceux qui la voient. Et depuis ce jour elle procure au monde une abondance de bonheur. Ceci est un souvenir paribhogikha.

45. Quittant ce lieu, il se rendit au rocher de Sachchabaddha, et à la requête d’un certain prêtre nommé Sachchabaddha, il imprima sur le sommet du grand rocher bleu de ce nom son glorieux pied doué de cent huit signes favorables, tels que siriwasa, swastika[2], etc., semblable à l’empreinte que ferait un pied frotté d’onguent sur un bloc d’argile blanche, sans qu’il y manquât un seul point des diverses parties de ces signes heureux, de telle sorte qu’il fût clairement distinct à l’œil corporel de tous ceux qui le verraient.

  1. Ou signes de la beauté du pied de Bouddha.
  2. Ou signes de la beauté du pied de Bouddha.