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connu sous le nom de monstrueuse de Bavay, lui en demanda un écusson qu’il fit planter dans le jardin de la Préfecture. Lorsque, sous le règne de Guillaume Ier, l’hôtel de la préfecture fut démoli pour faire place au palais du Roi, cet arbre fut transplanté à Laeken, où il a acquis une sorte de célébrité sous le nom d’hybride ou belle de Laeken.

En résumé, si parmi les cerisiers identiques que nous venons de passer en revue, il en est qui ne sont que les rejetons de cerisiers déjà connus, nous croyons qu’ils peuvent avoir été obtenus, par noyau, sur divers points de la Belgique et de la France, et qu’ils ne sont pas, pour cela, des variétés, mais que leur identité est parfaitement constatée.

L’arbre, assez vigoureux, est de grandeur moyenne ; il réussit également en pyramide et en haut-vent ; il mérite d’être cultivé en espalier au levant ou au couchant. Ses rameaux sont étalés presque horizontalement ; ses bourgeons sont d’un vert frais et lavés de rouge du côté du soleil. Les feuilles, d’un vert foncé en dessus, plus pâles en dessous, sont très-nervées et gaufrées, ovales, allongées, acuminées, longues de 13 à 18 centimètres, garnies, sur leurs bords, de dents larges, émoussées et surdentées ; le pétiole, long de 27 à 40 millimètres, est canaliculé, rougeâtre, muni à sa base de deux stipules pinnatifides, et à son sommet, de glandes fauves, variables en nombre, et qui quelquefois se trouvent sur les premières dents du disque.

Les fleurs sont blanches.

Les fruits, de toute première qualité, le plus souvent réunis par deux, trois et quatre, sont portés par un pédoncule mince, long de 6 centimètres, inséré sur le fruit dans une large fossette. Leur forme est ou arrondie ou en cœur obtus. Ils sont légèrement comprimés ou aplatis sur deux faces et souvent marqués, au milieu de l’une d’elles, d’un sillon longitudinal ; ils ont ordinairement 3 ½ centimètres de hauteur et 10 à 11 centimètres de circonférence.

La peau est mince, luisante, transparente, d’un rouge clair d’abord qui devient foncé à la maturité.

La chair est jaune, fondante et pleine d’un jus incolore, sucré, sans acidité.

Le noyau, assez gros, est ovale et aplati.

La monstrueuse de Bavay, il faut le dire, n’est pas très-productive, mais elle possède une qualité assez précieuse, indépendamment de ses autres titres de recommandation, pour que nous croyions devoir la signaler. Elle peut être aisément transportée à de grandes distances sans altération : avantage que sont loin d’offrir, au même degré, la plupart des autres cerises, guignes et griottes, en particulier, comme l’expérience me l’a démontré. La culture de cette belle variété ne saurait donc être trop encouragée en vue de l’exportation.

Cette cerise mûrit dès le commencement de juillet ; elle n’offre aucune particularité qui puisse faire exception à la culture ordinaire du cerisier.


Cerisier Bigarreau Napoléon.

Synonyme : Bigarreau Wellington.
(Les spécimens représentés par la planche ont été cueillis sur un haut-vent.)

Ce bigarreau est un gain de M. Parmentier, d’Enghien, qui l’a obtenu vers 1820, et qui lui donna le nom de Napoléon, pour indiquer que c’était une variété extraordinaire. À la faveur de ce nom, qui était alors un mot de ralliement pour l’opposition et pour l’opinion libérale, ce fruit pénétra en France, d’où il fut bientôt importé en Angleterre. Dans ce pays, il fut débaptisé : au nom du héros français, on substitua celui du général illustre que