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Poire Doyenné roux.

Synonymie : Doyenné gris de Duhamel.

(Spécimen récolté sur pyramide.)

Fruit d’automne d’une grosseur moyenne, forme turbinée dans le genre des autres Doyennés, et dont la hauteur moyenne est de 8 centimètres sur 7 de diamètre. La peau, avant et après la maturité, est d’un roux très-intense et uniforme. La queue, droite, assez grosse, est implantée dans une cavité un peu bosselée. L’œil est petit, peu enfoncé. La chair est douce, sucrée, beurrée, fondante.

Cette poire mûrit à la fin d’octobre et se garde jusque vers la mi-novembre.

Ce Doyenné, trop peu cultivé en Belgique, mérite, sous tous les rapports, la préférence sur le Doyenné ordinaire, qu’il égale au moins en qualité, sans présenter l’inconvénient de devenir pâteux si l’on ne saisit pas le point précis de sa maturité.

Aucun auteur n’indique l’origine de ce fruit ; ni Merlet ni la Quintinie n’en ont parlé. Duhamel, le premier, en fait un grand éloge, après l’avoir considéré d’abord comme un simple accident de culture du Doyenné jaune. « Mais, dit-il, ayant observé dans plusieurs jardins qu’elle varie constamment pour la grosseur, le temps de la maturité et les qualités et qu’il y a des différences notables entre le bourgeon, le bouton, la feuille de l’arbre et les mêmes parties du poirier de Doyenné jaune, le Doyenné gris doit passer pour une variété très-séparée de celui de Doyenné jaune, avec lequel il n’a presque rien de commun que la forme du fruit. »

M. Poiteau, dans sa Pomologie, et Noisette, dans le Jardin fruitier, recommandent aussi la culture de cette poire, dont ils modifient le nom, celui de Doyenné roux leur paraissant plus conforme à sa couleur réelle.

Cette variété réussit dans des terrains de nature très-opposée ; sa fertilité est moyenne, c’est-à-dire, qu’elle porte ses fruits isolés ou par groupes de deux au plus.

L’arbre se greffe sur franc et sur coignassier ; sa vigueur est moyenne ; il se prête bien à la forme pyramidale.

Les bourgeons sont menus, droits, lavés de rouge du côté du soleil, d’un gris verdâtre du côté de l’ombre.

Les boutons sont assez gros, un peu aplatis ; leurs supports sont gros.

Les feuilles sont longues, très-étroites, un peu arquées, souvent pliées en gouttière, dentées finement et portées par un pétiole assez long.

A. Royer.