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contre Bouddha. Bouddha, gardant le silence, se dit à lui-même : « Voilà qui provient de sa folie et de sa stupidité… » Quand il eut mis terme à ses invectives, Bouddha prononça ces mots : « Dis-moi, mon ami, si tu fais des politesses à un homme, et que cet homme n’y réponde pas, comment le traiteras-tu ? — Je le traiterai de la même manière » Bouddha prononça ces mots : « Maintenant, toi, tu m’as outragé, et moi, je suis comme n’ayant pas entendu tes injures. Or, puisque tu rends le mal pour le mal, les calamités s’attacheront à toi, comme l’écho répète le son, comme l’ombre suit le corps. À tout jamais tu ne pourras t’en débarrasser… Qu’on y fasse attention… Qu’on ait à s’abstenir du mal(284-H)… »

7. — Bouddha, manifestant sa doctrine, prononça ces mots : Le méchant qui persécute l’homme de bien, est semblable à l’insensé qui, renversant sa tête, crache contre le ciel ; son crachat ne peut souiller le ciel, il retombe, au contraire le souiller lui-même ; il est encore semblable à celui qui, avec un vent contraire, jette de la poussière aux hommes, la poussière ne peut salir les hommes, elle retombe, au contraire, sur son corps… Il ne faut pas persécuter les gens de bien ; si cela arrive, les calamités vous extermineront(284-I)). »

8. — Bouddha, manifestant sa doctrine, prononça ces mots : Efforcez-vous d’aimer les hommes qui marchent dans la bonne voie, sans acception de personne ; pratiquez la miséricorde, sans

(284-H). Beaux préceptes qui doivent prouver que, même dans les sectes païennes, on pratique encore des vertus évangéliques, telles que de rendre le bien pour le mal. Voilà de ces croyances qui ont bouleversé la tête de quelques-uns de ceux qui sont appelés penseurs ; ils n’ont plus voulu croire au Christianisme, parce qu’ils ont vu de beaux préceptes de morale chez les infidèles ; ils en ont même conclu que c’était là que le Christianisme avait puisé sa doctrine. Ils oubliaient seulement deux choses ; la première, c’est qu’il a existé une morale pure et révélée dès le commencement du monde, et pratiquée par les patriarches fondateurs des peuples ; la deuxième, c’est que cette pièce est peut-être du 8e ou du 13e siècle, et que c’est elle qui a emprunté au Christianisme.

(284-I). Très-beau précepte encore, ainsi que le suivant.