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Les 3 de la volonté sont : l’envie, la colère, l’insapience… Si on ne croit pas aux 3 majestés, on aperçoit la vérité et on la nomme erreur. Les Oubachi s’adonnent sans relâche à l’observance des 5 devoirs, et, après s’être établis dans la pratique des 10 actes qu’on nomme bons, certainement ils iront se confondre dans le grand principe(283-F).

5. — Bouddha, manifestant sa doctrine, prononça ces mots : L’homme qui s’est plongé dans les vices et ne songe pas à s’amender, allant toujours, au contraire, accumulant les péchés dans son cœur, les péchés finiront par inonder son être, comme les eaux coulant dans la mer deviennent bientôt larges et profondes. Cet homme, comment pourra-t-il être absous ?… Le méchant qui, comprenant son état, se repent et s’amende, se réhabilitera insensiblement dans le bien, et ses iniquités s’effaceront peu à peu(283-G)… Certainement un jour il ira se confondre dans le grand principe.

6. — Bouddha prononça ces mots en manifestant sa doctrine… S’il est un homme qui me regarde comme un méchant, et que de mon côté je prenne tous les moyens de le combler de bienfaits ;… s’il s’obstine à me poursuivre toujours de sa malice, et que toujours je persévère à lui faire du bien, pendant que la brise de la vertu soufflera incessamment sur moi, l’ouragan des calamités et du malheur se déchaînera toujours sur sa tête.

Un homme stupide voyant cette grande miséricorde proclamée dans la doctrine de Bouddha, entendant dire qu’il fallait rendre le bien pour le mal, se mit à vomir des outrages et des blasphèmes

(283-F). Voilà le panthéisme ; mais la conclusion est logique ; celui qui a trouvé en soi, et par la seule force de la contemplation, de l’intuition, l’absolu, l’infini, Dieu ; celui-là est une émanation de Dieu, laquelle retournant à son origine, doit s’y confondre avec son principe. Les philosophes chrétiens intuitistes qui ne vont pas jusque-là sont inconséquents. Mais l’esprit humain en général est logique ; aussi il va au panthéisme ; il y est ; et, s’il y est, comment ne pas reconnaître qu’on lui a donné des principes qui l’y mènent.

(283-G). Beaux préceptes sur le danger d’accumuler les péchés et sur l’efficacité du repentir pour se réhabiliter ; tout cela est digne de l’évangile auquel il a été peut-être emprunté.