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annales de la société j. j. rousseau

plaira de me donner de vos nouvelles, vous voulez bien me dire aussi des siennes. Vous me dites que M. de Margency a aussi été malade, ce qui me fait supposer qu’il ne l’est plus. Je voudrais bien pouvoir supposer pour vous la même chose ; mais il y a des tempéraments qu’use le caractère, et je crois qu’il faut que nous attendions, vous et moi, pour avoir de la santé, que nous n’ayons plus de chagrin. Celui du départ de votre ange doit vous être d’autant plus sensible, que je le crois des plus imprévus. Il me semble que les anges ne devraient point quitter le paradis, et sur les sentiments dont vous m’avez paru pénétrée, je juge que votre maison en doit être un…

« — Je ne sais quand arriveront de Hollande les exemplaires du plat chiffon dont vous m’avez parlé quelquefois. S’il ne survient point de nouveaux contre-temps, ils doivent être ici à la fin de ce mois, ou au commencement de l’autre. Comme je ne suis pas à portée de faire la distribution, je prends la liberté de joindre ici un billet avec lequel vous pourrez, sitôt qu’ils seront arrivés, faire retirer chez le libraire l’exemplaire qui vous est destiné et que je vous supplie d’agréer et en même temps celui de M. de Margency dont je ne sais pas l’adresse. Si vous voulez bien le lui envoyer d’abord, je vous serai fort obligé. Je ne prends le parti d’envoyer ainsi des billets qu’afin de prévenir la lenteur des commissionnaires, et que mes amis puissent être servis avant le public »[1].

Le « plat chiffon » auquel Rousseau donnait tous ses soins depuis un an était, le lecteur l’a deviné, la « Nouvelle Héloïse ». L’éditeur Rey annonçait à Jean-Jacques le départ des exemplaires d’Amsterdam le 22 novembre. Mais le 26 décembre, contrairement à toute attente, rien n’était encore arrivé.

  1. Correspondance générale. T. V, p. 297.