Page:Annales de la société Jean-Jacques Rousseau, tome 25.djvu/261

Cette page n’a pas encore été corrigée

Voltaire… II s’agissait de confirmer cette erreur. C’est ce qu’on crut faire au moyen du second… On prit la précaution d’employer dans quelques mots l’orthographe de M. de Voltaire… Quel est l’homme assez dépourvu de goût et de sens pour attribuer de pareils écrits à M. de Voltaire… M. de Voltaire sait que les libelles sont un moyen maladroit de nuire[1] ».

Toutefois, sur le conseil de Du Peyrou, il laissa ce mémoire entre les mains de celui-ci, sans le publier[2].

Contre l’attribution qu’il combattait, il élevait une série d’objections qui ne portent pas, les unes parce qu’il s’agit d’un pastiche, d’autres parce que les passages incriminés révèlent la pensée de Voltaire.

La question du style et de l’orthographe sont sans importance dans un ouvrage de ce genre, imprimé clandestinement, sans correction d’épreuves vraisemblable, et si peu répandu que le Conseil ne s’en est pas occupé.

L’attitude du Jurisconsulte, qui décerne des éloges au Magnifique Conseil et à l’auteur des Considérations sur la force des usages[3] mais loue aussi la Réponse aux Lettres écrites de la campagne et donne raison aux Représentants sur la question des emprisonnements et dans l’affaire de la génuflexion, est

  1. Rousseau pensait différemment lorsqu’il écrivait à Jacob Vernet, à propos des Dialogues chrétiens ou Préservatif contre l’Encyclopédie par M. V… publiés par Voltaire : « Les libelles sont devenus les armes des philosophes et de leurs partisans, ainsi paie M. de Voltaire l’hospitalité dont, par une funeste indulgence, Genève use envers lui ! » Lettre du 29 novembre 1760. Correspondance générale, t. V. p. 270.
  2. Confessions. Œuvres, t. IX, p. 65.
  3. Gédéon Turrettini.