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LES LIBELLES DE VOLTAIRE CONTRE ROUSSEAU 1765

La condamnation prononcée en 1762 contre Emile et le Contrat Social, surprend l’opinion publique de Genève, qui, bien à tort, l’attribue en partie à l’influence de Voltaire. Rousseau partage ce préjugé et se venge dans la Ve des Lettres écrites de la Montagne, en désignant son adversaire comme l’auteur du Sermon des Cinquante, que celui-ci qualifiait lui-même de « libelle le plus violent qu’on ait jamais fait contre la religion chrétienne[1] » et cherchait à faire attribuer à La Mettrie. Voltaire, à son tour, tire une vengeance écrasante en publiant dans un pamphlet anonyme, intitulé Sentiment des Citoyens[2] l’abandon que celui qui se posait en guide des éducateurs avait fait de ses enfants.

Ces faits sont bien connus des lecteurs des Annales J.-J. Rousseau et de toutes les personnes cultivées. Ce qui l’est moins c’est l’acharnement de Voltaire contre son ennemi.

  1. Œuvres complètes de Voltaire, édition Garnier, t. XLIII, 1881, p. 431. Lettre du 9 janvier 1765 à la Maréchale de Luxembourg.
  2. Reproduit en fac-similé par M. P.-P. Plan au tome XII de la Correspondance générale de J.-J. Rousseau.