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cises : les Véroniques sont des Pédiculaires, et, en face de Polygala, Pédiculaires. Or ce terme a été proposé comme nom de famille par Antoine-Laurent de Jussieu[1] comme en témoigne son Genera plantarum[2] qui, publié en 1789. rappelle expressément dans le titre qu’il expose la classification adoptée pour la plantation du Jardin du Roi en 1774. Dès 1773 l’Académie des Sciences avait entendu Jussieu sur la méthode naturelle appliquée aux renoncules ; en passant il signalait que « le Polygala des environs de Paris a été substitué avec succès à celui de Virginie, connu sous le nom de seneka » [3], la désignation et l’orthographe de Jean-Jacques dans sa note inédite. Poursuivant sa réforme botanique, Jussieu présente à l’Académie en séance du 13 avril 1774 l’Exposition d’un nouvel ordre de plantes adopté dans les démonstrations du Jardin Royal[4]. Il est vrai que Rousseau n’a pas dû lire ces mémoires car ils parurent en 1777 et 1778, mais que l’on se souvienne des relations personnelles des deux hommes ; l’herborisation à Montmorency en juillet 1771 en fait foi[5]. Et puis Rousseau, lié avec André Thouin, jardinier en chef, avait ses entrées au Jardin du Roi ; les communications ver-

  1. Je remercie M. Marcel Minod, chef des travaux à l’Institut de Botanique de l’Université de Genève, qui m’a mis sur la piste en me signalant Steudel, Nomenclator botanicus, 2e éd., t. II. p. 370.
  2. Genera Plantarum secundum ordines naturales disposita juxta methodum in horto regio parisiensi exaratam, anno MDCCLXXIV. Parisis, 1789. — Bernard de Jussieu plaçait les Pédiculaires et les Polygales dans la famille des Véroniques ; cf. Genera, etc., p. lxvi.
  3. Histoire de l’Académie royale des Sciences. Année 1773. Paris, 1777. in-4o, p. 214-240.
  4. Histoire, etc. Année 1774. Paris, 1778, p. 175-197.
  5. Annales J. J. Rousseau, t. XV, p. 218.