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de tableaux et d’objets d’art ; chérissant la musique, cultivant les sciences, il était le type du protecteur généreux, du Mécène avisé ; ses amitiés témoignent d’un caractère sûr et d’une réelle ouverture d’esprit : David Hume, Joseph Priestley, Joshua Wedgwood, d’autres noms encore auxquels doit s’ajouter celui de Rousseau. Il paraît peu probable que les deux hommes se soient rencontrés en Angleterre, en dépit de la légende mais les châteaux britanniques abondent en documents inédits tout remplis de surprises !

De retour en France en 1767, Jean-Jacques habita successivement le Vexin normand et le Dauphiné[1] ; de cette dernière province il retourna à Paris en 1770, avec une étape de quelque deux mois à Lyon, d’avril à juin[2]. Riche en souvenirs de sa jeunesse, la ville renfermait un cercle considérable d’amis et d’admirateurs : l’aimable famille Boy de la Tour ; le Vaudois D. Cornabès et sa femme — une Parisienne élevée en Espagne —, leurs trois enfants, musiciens, leur nièce, habile au clavecin ; les Leclerc de la Verpillière, et tant d’autres plus ou moins notables ; dans sa chambre de la Couronne d’Or il reçut maints visiteurs, tels Mazoyer, Coignet — le musicien qui soulèvera la querelle du Pygmalion —, tel enfin William Constable alors en tournée sur le continent. Voici la lettre que Rousseau lui adressa[3] :

  1. Cf. Annales de la Société J. J. Rousseau, t. XV, p. 193-208.
  2. Ibid., t. XV, p. 208-210.
  3. Je reproduis ici la copie faite sur l’original par M. Cecil Chichester-Constable. Si l’orthographe peut surprendre, les faits demeurent.